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Directeur d’école, un métier toujours en quête de reconnaissance

Les annonces d’Emmanuel Macron, le 2 septembre à Marseille, ont relancé la question des pouvoirs des directeurs d’école. Sur le terrain, ces derniers demandent surtout plus de temps et d’autonomie pour accomplir leurs missions.

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Publié le 14 septembre 2021 à 02h23, modifié le 14 septembre 2021 à 15h15

Temps de Lecture 6 min.

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Emmanuel Macron lors d’une visite à l’école primaire Bouge, dans le quartier Malpassé de Marseille, le 2 septembre 2021.

Emmanuel Macron a pris la communauté éducative de court. Jeudi 2 septembre, jour de la rentrée scolaire, le président de la République a annoncé vouloir donner plus de pouvoir aux directeurs de 50 écoles « laboratoires » marseillaises. Ces derniers doivent pouvoir « choisir l’équipe pédagogique », a-t-il affirmé, mettant ainsi en avant une antienne libérale sur la nécessaire autorité hiérarchique du directeur d’école. Une idée qui a suscité la colère des syndicats d’enseignants, d’autant plus que le président de la République estime qu’il faudra « évaluer » la mesure et « la généraliser si elle est concluante ». Guislaine David, la co-secrétaire générale du SNUipp-FSU, y voit la première pierre d’une « dérégulation de l’école » : « on ne gère pas une école comme une entreprise privée », souligne-t-elle.

Cette expérimentation, dont la mise en œuvre juridique reste à préciser, se télescope avec la proposition de loi de la députée La République en marche (LRM) Cécile Rilhac sur la création d’une fonction de directeur d’école, et avec les discussions des partenaires sociaux autour du Grenelle de l’éducation. « Donner le pouvoir d’agir aux équipes éducatives grâce à une direction d’école consolidée » fait partie des douze engagements du Grenelle définis par Jean-Michel Blanquer en mai. Une indemnité annuelle de 450 euros brut, mise en place en 2020, a par exemple été pérennisée dans ce cadre.

Le suicide de Christine Renon, directrice d’école à Pantin (Seine-Saint-Denis), en septembre 2019, avait mis en lumière le désarroi de cette profession accablée par la charge de travail et le manque de reconnaissance. « Un directeur peut se sentir bien seul dans son école face à la gestion de tous les soucis du quotidien », note Florence Szewczyk, secrétaire adjointe du Syndicat spécifique des directrices et directeurs d’école, qui a été créé en juillet. Cet événement tragique a déclenché une série de concertations entre le ministère de l’éducation nationale et les syndicats, dans le but de revaloriser la profession et de prévenir les risques psychosociaux que la crise sanitaire n’a pas fait baisser.

Une autorité hiérarchique, telle que la préfigure Emmanuel Macron, changerait-elle la donne ? Les directeurs d’école n’en veulent pas. Seuls 11 % souhaitent « avoir un véritable statut de directeur, de chef d’établissement », selon un sondage OpinionWay pour le ministère de l’éducation nationale en 2019. Françoise (tous les directeurs ont requis l’anonymat), directrice d’une école de deux classes dans les Côtes-d’Armor, y serait, elle, plutôt favorable pour « pouvoir faire quelque chose quand un enseignant dysfonctionne », mais elle juge que la profession « n’y est pas prête ».

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