CNIM introduit la valorisation énergétique des déchets à La Réunion
Le groupe CNIM démarre à La Réunion la construction d'un pôle multifilières qui traitera tous les déchets de l'ouest et du sud de l'île et en transformera une partie en électricité. Un investissement de 220 millions d'euros.
Par Bernard Grollier
« L'enfouissement massif est un mode de gestion des déchets dépassé », a déclaré le 10 septembre Michel Fontaine. Le président de la Communauté intercommunale des villes solidaires (Civis) a posé ce jour-là la première pierre du futur pôle de valorisation de Pierrefonds, dans le sud de La Réunion.
Le projet est porté par le syndicat mixte regroupant les trois intercommunalités du sud et de l'ouest de l'île, comptant au total 500.000 habitants, près de la moitié de la population réunionnaise. La conception, la réalisation et l'exploitation pendant dix ans du pôle multifilières de traitement des déchets ont été confiées, dans le cadre d'un marché public global de performance, à un groupement conduit par l'équipementier et ensemblier industriel français CNIM. A ses côtés, Spie Batignolles, Colas et sa filiale locale GTOI seront en charge du génie civil, le groupe hollandais Bollegraaf assurera le tri des déchets et la préparation du combustible solide de récupération qui alimentera l'unité de valorisation énergétique, d'une puissante de 18 mégawatts.
Un autre projet au nord
Le pôle doit entrer en service en 2024, à côté de la décharge intercommunale où 7 millions de tonnes de déchets ont été entassées depuis 1987. Il comprendra également une unité de méthanisation. D'un coût global de 220 millions d'euros, il est soutenu par l'Ademe à hauteur de 16 millions d'euros et de 21 millions d'euros par le Fonds européen de développement régional. Clément Beaune, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, était d'ailleurs présent pour la pose de la première pierre.
Les deux autres intercommunalités de l'île, celles du nord (Cinor) et de l'est (Cirest) observent avec attention l'avancée du projet sudiste. Elles se sont elles aussi regroupées pour se doter d'un pôle de traitement multifilières des déchets, à Sainte-Suzanne, à une centaine de kilomètres de Pierrefonds. La conception et l'exploitation en ont été confiées à Inovest, filiale de Suez. Si la production de combustibles solides de récupération y a commencé, les collectivités recherchent encore une solution pour leur valorisation énergétique. « Elle pourrait consister à doter d'un four supplémentaire la centrale thermique exploitée à proximité par Albioma », indique Maurice Gironcel, président de la Cinor.
Bernard Grollier (Correspondant à La Réunion)