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Les sages-femmes mettent la pression sur le gouvernement pour revaloriser leur profession

L’inspection générale des affaires sociales (IGAS) a publié le 10 septembre un rapport sur l’évolution de la profession de sage-femme. Des pistes jugées insuffisantes par la profession, avant une rencontre avec Olivier Véran jeudi.

Par Sabrina El Mosselli

Publié le 15 septembre 2021 à 19h34, modifié le 16 septembre 2021 à 10h37

Temps de Lecture 4 min.

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Manifestation de sages-femmes le 8 mars 2021 à Strasbourg.

Elles se disent déçues, dégoûtées ou en colère. A la suite de la publication du rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur l’évolution de leur profession, les représentantes des sages-femmes sont unanimes pour considérer les pistes évoquées comme insuffisantes. Une rencontre doit avoir lieu, jeudi 16 septembre, avec le ministre de la santé, Olivier Véran, et son secrétaire d’Etat, Adrien Taquet.

Cette profession, qui se considère comme une grande « oubliée » du Ségur de la santé, est mobilisée depuis plusieurs mois pour dénoncer des salaires trop bas, un manque d’effectifs, des conditions de travail déplorables et surtout un statut qui ne lui convient pas. En réponse à ce mécontentement, le gouvernement a lancé cette mission de l’IGAS. « Ce rapport, on l’attendait en juin. A vrai dire, je dirais même qu’on l’attend depuis dix ans », commente Marianne Benoit Truong Canh, vice-présidente du Conseil national de l’ordre des sages-femmes (CNOSF). Et, après une première lecture, sa réaction est vive : « Sur le fond, il y a du bon et du moins bon. Sur la forme, je suis consternée. »

La vice-présidente résume le rapport de 109 pages à une phrase : « Page 22, note 88 : les gynécologues représentent l’autorité médicale, intellectuelle et morale, construisent les connaissances sur la grossesse et les accouchements et définissent les principes de fonctionnement dans les maternités. » Une formulation « sexiste » et « insoutenable » pour cette sage-femme des Hauts-de-Seine.

« Ça fait dix ans que je me bats, je n’ai jamais lu une chose pareille. Nous ne sommes pas sous la coupe des gynécologues obstétriciens. Encore moins sous leur autorité intellectuelle et morale”. Les sages-femmes font tout dans la salle d’accouchement. Si quelque chose se passe mal, c’est leur responsabilité qui est engagée, pas celle du médecin », déclare-t-elle, exaspérée. Un sentiment partagé par Anna Roy, sage-femme en Ile-de-France :

« J’ai l’impression qu’on nous prend encore pour des petites filles sans compétences sous la tutelle des médecins. »

Statut « sur mesure »

Les sages-femmes font partie de la fonction publique hospitalière. Elles réclament le statut de praticien hospitalier (PH). « Dans la loi, notre profession est médicale. Dans la pratique et la formation aussi. Mais, dans le statut, on dépend du paramédical », explique Marianne Benoit Truong Canh.

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