Publicité

Ces métiers rémunérateurs à l'image peu glamour

Plombier, actuaire, comptable… des professions qui, sur le papier, ne font pas forcément rêver. Pourtant les débouchés sont légion, et les salaires suivent.

La Fédération française du bâtiment (FFB) table sur 60.000 créations d'emplois dans le bâtiment cette année par rapport à 2019.
La Fédération française du bâtiment (FFB) table sur 60.000 créations d'emplois dans le bâtiment cette année par rapport à 2019. (iStock)

Par Camille Wong

Publié le 15 sept. 2021 à 07:01Mis à jour le 13 févr. 2023 à 16:19

« Les plombiers-chauffagistes sont souvent de vrais chefs d'entreprise, avec un métier concret, utile, qui demande une gymnastique intellectuelle pour résoudre tous les jours des problèmes », précise Marie Blaise, à la tête de Gustave, une école gratuite du bâtiment nouvelle génération qui a accueilli cet été sa première promotion, largement composée de jeunes en reconversion .

Un domaine « en devenir », selon elle, notamment en raison des enjeux liés à la performance énergétique et à la transition écologique. Rien qu'en Ile-de-France, la spécialiste estime qu'il manque 5.000 professionnels. C'est l'un des métiers les plus en pénurie du secteur, qui lui-même manque de bras. La Fédération française du bâtiment (FFB) table sur 60.000 créations d'emplois dans le bâtiment cette année par rapport à 2019.

Un plombier à son compte gagne entre 2.800 euros à 5.000 euros net mensuel. « Les apprenants découvrent souvent l'aspect lucratif du métier durant leur formation », poursuit la directrice, qui n'oublie pas de préciser l'amplitude horaire très élevée et un démarrage souvent au SMIC pour un salarié débutant.

Des métiers anticrise

Publicité

Du côté des métiers dits « légaux », la tendance à la hausse se poursuit. « Le recrutement de comptables et d'experts-comptables est resté à un niveau assez haut, même en pleine crise sanitaire. Car il a fallu accompagner toutes les entreprises dans les nouvelles réglementations et les différentes aides », souligne Charlotte Gouiard, responsable RH chez Mazars.

Et là aussi, gare au cliché du boulot « barbant ».« C'est un métier avec beaucoup de relationnel et de pédagogie, où l'on traduit au chef d'entreprise le langage administratif et fiscal », explique Sophie, expert-comptable et jeune associée dans un cabinet.

Un expert-comptable avec moins de sept ans d'expérience peut gagner entre 44.000 et 69.000 euros brut annuel (étude Hays) en fonction des régions. Après sept ans, leur rémunération peut atteindre jusqu'à 96.000 euros. Sans aller jusqu'au niveau d'expert (équivalent d'un bac+8), le cabinet de recrutement Robert Half a identifié les 10 jobs « en or » pour cette rentrée 2021, des métiers « en tension » et donc avec des salaires attractifs. Parmi eux : comptable général, responsable comptable ou encore gestionnaire de paie…

Les « nouveaux risques »

Dans la veine des secteurs taxés de « peu sexy », celui de la très réglementée assurance. Derrière, des actuaires ou des chargés d'études actuarielles qui évaluent des risques, prévoient les sinistres et calculent les primes d'assurance. Avis aux amateurs de probabilités et de statistiques… « Mais pas que, c'est ça qui est intéressant. C'est un métier qui demande des connaissances pluridisciplinaires, avec une forte présence des outils informatiques et du traitement de données de A à Z », vante Anis Matoussi, directeur de l'IRA au Mans, responsable du master actuariat.

Un métier d'autant plus en demande qu'il est porté par les « nouveaux risques » (crise sanitaire, changements climatiques…), conduisant à la révision des modèles mathématiques. Si l'actuaire évolue surtout dans le monde de l'assurance, on peut aussi le retrouver dans la gestion d'actifs, les banques, le contrôle, le conseil, l'audit…

Avec l'avènement du big data, la profession développe aussi la filière data science pour l'actuariat afin de pouvoir traiter un plus grand volume de données. Côté salaire, les jeunes diplômés peuvent prétendre à une fourchette « de moins en moins en dessous de 40.000 euros annuels bruts, et jusqu'à 53.000 », estime le directeur, qui diplôme 50 élèves par an, souvent embauchés avant d'avoir dégainé leur CV.

Camille Wong

Publicité