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Qu’est-ce que le « revenu d’engagement » pour les jeunes prévu par le gouvernement

Le dispositif pourrait concerner plus d’un million de jeunes.

Temps de lecture: 3 min

Attendu comme la dernière grande réforme sociale du quinquennat, le « revenu d’engagement », qui pourrait concerner plus d’un million de jeunes, suscite beaucoup d’impatience chez les acteurs de l’insertion qui trépignent de connaître les détails du projet pas encore totalement arbitrés.

Emmanuel Macron devrait dévoiler les contours de ce « revenu d’engagement » (annoncé au mois de juillet) «courant octobre», selon Stéphane Valli, président de l’Union nationale des missions locales, au cœur du dispositif. Dispositif qui doit être opérationnel début 2022.

S’inspirant de la Garantie jeunes, un parcours intensif d’accompagnement individuel et collectif créé sous le quinquennat Hollande au succès reconnu, le «revenu d’engagement» vise les 16-25 sans emploi ni formation mais aussi des jeunes en emplois précaires.

500 euros maximum

Il doit reposer sur un accompagnement exigeant : un revenu (d’un maximum de 500 euros comme pour la Garantie jeunes) et un engagement qui en conditionnera le versement. Le Premier ministre Jean Castex a insisté début septembre sur «un contrat donnant-donnant» et «une durée limitée dans le temps», qui devrait être de 18 mois maximum.

Mais le dispositif fait encore l’objet de divergences entre Bercy, qui cherche à en limiter le coût, et le ministère du Travail qui l’estime autour de deux milliards d’euros par an et insiste sur l’importance de l’accompagnement pour bien le différencier d’un «RSA jeunes». Le nombre de jeunes concernés est difficile à évaluer, la reprise de l’emploi en cours pouvant aussi en réduire la part.

Pour les directeurs de missions locales, cela pourrait être «un changement d’échelle majeur»

Plusieurs centaines de milliers sont déjà dans la multitude complexe de dispositifs existants (Garantie jeunes, Pacea, l’accompagnement instensif jeunes AIJ géré par Pôle emploi, etc), déjà renforcés avec le plan «un jeune, une solution» et qui passeraient sous le chapeau du «revenu d’engagement», plus simple à vendre.

Selon un conseiller de l’exécutif, «on s’attend à voir passer un million de jeunes par an dans le système», l’enjeu étant d’aller chercher «300 000 jeunes hors circuit», les «décrocheurs». Par exemple, seul un tiers des 15 000 jeunes qui sortent chaque année de l’Aide sociale à l’enfance poursuit un parcours de formation.

Pour les directeurs de missions locales, le revenu d’engagement pourrait être «un changement d’échelle majeur» à condition que le travail d’accompagnement «ne soit pas dilué dans un objectif quantitatif». «Cela aurait un effet vitrine pour faire venir le jeune à la mission locale», espère Christophe Jean, directeur de la mission locale de Saint-Nazaire.

«Il faudra recruter beaucoup plus (la Garantie jeunes, c’est un conseiller pour 50 jeunes maximum), trouver des locaux, changer des pratiques», souligne Raphaël Wintrebert, directeur général adjoint de la mission locale de Paris.

Pour les Missions locales, cela pourrait représenter «entre 150 000 et 200 000 jeunes supplémentaires», soit près du double de l’objectif de 200 000 Garantie jeunes fixé pour 2021.

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