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La licence universitaire, lieu de « miracles ordinaires » pour s’adapter à un public hétérogène

Face à l’afflux d’étudiants et à un taux d’abandon élevé chez les bacheliers professionnels et technologiques, le cycle licence tente d’amener à la réussite le plus grand nombre.

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Publié le 20 septembre 2021 à 00h56, modifié le 20 septembre 2021 à 09h32

Temps de Lecture 5 min.

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Des étudiants devant l’université Paris-Saclay, à Saclay (Essonne), le 17 septembre.

Au cours des dernières décennies, la licence universitaire, qui se déploie en principe sur trois années après obtention du bac, a fait montre de capacités d’adaptation exceptionnelles, à l’issue des deux vagues de démocratisation scolaire, dans les années 1960 puis au mitan des années 1980. L’université, ce lieu de « miracles ordinaires », selon les sociologues Romuald Bodin et Sophie Orange, permet à 20 % des bacheliers technologiques et 7 % des bacheliers professionnels d’être diplômés d’une licence au bout de trois, quatre ou cinq ans, contre plus de 50 % pour les bacheliers généraux.

Mais le taux d’abandon se révèle très élevé : 85 % des bacheliers professionnels et 72 % des bacheliers technologiques ne sont plus inscrits en licence la troisième année, contre 34 % des bacheliers généraux, selon un rapport de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, publié en avril.

En cette rentrée, en sus d’un nouveau pic démographique, la première année du cycle licence doit composer avec l’arrivée de bacheliers issus du nouveau bac – obtenu par 94 % des élèves –, dont les profils et compétences seront variables en fonction de leurs choix de spécialités au lycée. Le résultat est une hétérogénéité encore plus grande, dont s’inquiètent une partie des enseignants-chercheurs.

Notation « bienveillante »

« En licence, on n’attend plus la même chose qu’il y a quinze ans, reconnaît Benoît Prévost, directeur de l’antenne de l’université Montpellier-III à Béziers (Hérault). Par exemple, savoir faire une dissertation en fin de première année. »

C’est aussi le résultat d’une modification par les enseignants de leurs modalités d’évaluation, poursuit le maître de conférences en économie, car « ils font face à une telle surcharge de travail que corriger un QCM leur prend moins de temps que de corriger une dissertation et consacrer un temps d’accompagnement pour la maîtrise de cet exercice ». A ses yeux, il faudrait offrir à tous les étudiants de première année une remise à niveau en petits groupes, en français et en mathématiques, opération coûteuse qui nécessite le recrutement d’enseignants titulaires chargés de ces missions.

Pour la Conférence des présidents d’université (CPU), il n’y a pas lieu de s’alarmer pour autant. Dans une enquête comparative des taux de réussite aux examens des premiers semestres 2020 et 2021, elle indique que la participation aux examens s’est maintenue (90 % et plus) en première année de licence et d’IUT, les taux de réussite atteignant entre 50 % et 60 %, comme à l’accoutumée. Seuls cinq établissements sur quatorze se situaient sous la médiane, entre 30 % et 60 % de réussite, soit moins qu’en 2020 dans ces universités.

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