« Cannes, c’est le cinéma, Avignon, le théâtre, et Charleville, la marionnette », résume le nouveau directeur du Festival mondial des théâtres de marionnettes (FMTM), Pierre-Yves Charlois, qui a pris ses fonctions en novembre 2020. Devenu biennal en 2009, ce rendez-vous n’a pas connu le casse-tête de l’annulation pour cause de pandémie en 2020, et la 21e édition s’est ouverte presque normalement, vendredi 17 septembre, pour durer jusqu’au dimanche 26.
« Avec 104 spectacles programmés, soit 420 représentations, près de 90 équipes accueillies, soit 570 artistes, venues de seize pays, une trentaine de lieux, 60 000 billets mis en vente et 170 000 visiteurs attendus sur dix jours, les chiffres sont là pour montrer que le festival a bel et bien lieu cette année », estime le successeur d’Anne-Françoise Cabanis, partie à la retraite fin 2020, après douze années passées à la direction du FMTM. Il souhaite s’inscrire pleinement dans la continuité des efforts menés pour diffuser vers un large public les arts marionnettiques depuis la création, en 1961, de ce festival, par Jacques Félix (1923-2006), également fondateur, dans la ville, de l’Institut international de la marionnette (en 1981).
En ce week-end d’ouverture d’une édition marquée par un double anniversaire, les 60 ans du FMTM et les 40 ans de l’Institut international de la marionnette, Pierre-Yves Charlois met l’accent sur plusieurs caractéristiques saillantes. Tout d’abord sa dimension internationale : en dépit des contraintes sanitaires liées au Covid-19, il a réussi à maintenir 45 % de sa programmation venue de l’étranger, notamment de pays situés en dehors de l’espace Schengen (Russie, Inde, Etats-Unis, Israël, entre autres).
Trois générations d’artistes
Autre point essentiel de ce cru 2021 : la présence simultanée de trois générations d’artistes que Pierre-Yves Charlois répartit entre les pionniers, les représentants de la « relève » et les jeunes de la « nouvelle vague ». Avec un accent particulier porté sur ces derniers, car environ 30 % des quelque 90 équipes artistiques accueillies participent pour la première fois au FMTM. La notion de transmission est au cœur des relations entre ces générations, notamment grâce à la formation des élèves de l’Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette, aussi appelée Esnam, créée en 1987, et largement reconnue. La qualité de deux créations solos d’anciennes diplômées, Laura Elands (Racines du ciel) et Sayeh Sirvani (L’Ivresse des profondeurs), véritables découvertes de ce week-end, mêlant avec brio poésie, puissance des images et créativité technique, sur des thèmes intemporels comme l’exil ou la perte d’un être cher, suffit à en démontrer l’excellence.
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