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« Je ne me voyais pas faire ça toute ma vie » : ces agrégés qui ont quitté l’enseignement

Quelques membres de ce « corps d’élite » des professeurs choisissent, temporairement ou définitivement, de renoncer à faire cours. Un phénomène que l’éducation nationale qualifie de « minoritaire ».

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Publié le 21 septembre 2021 à 06h30, modifié le 21 septembre 2021 à 17h42

Temps de Lecture 6 min.

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Crise de la vocation, pouvoir d’achat, offres plus attractives ailleurs… Chaque année, à bas bruit, des agrégés quittent l’enseignement. Un phénomène ancien et mal quantifié, mais qui concerne 8 % de ce « corps d’élite » des professeurs.

« Je ne me voyais pas faire ça toute ma vie », reconnaît d’emblée un agrégé d’allemand aujourd’hui détaché dans une administration centrale, qui, comme plusieurs autres personnes interrogées par Le Monde, préfère rester anonyme.

Depuis toujours, des agrégés « quittent » l’enseignement, parfois définitivement, pour aller faire carrière ailleurs. La classe politique en compte un certain nombre. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, et l’ancien premier ministre Laurent Fabius sont agrégés de lettres modernes, l’ancien président Georges Pompidou de lettres classiques. Parmi les anciens ministres de l’éducation nationale, Vincent Peillon est agrégé de philosophie et a rejoint le CNRS, Xavier Darcos et François Bayrou sont agrégés de lettres classiques.

Des perspectives qui varient

Ceux qui quittent le navire restent « minoritaires », assure l’éducation nationale : 8 %, c’est un peu plus de 4 500 personnes sur un total de 57 318 agrégés – qui ne sont ni dans l’enseignement secondaire ni dans le supérieur. Ces agrégés qui ne sont pas devant des élèves prennent des voies différentes : 3,9 % sont restés dans l’administration, à l’éducation nationale ou ailleurs, grâce au « détachement » – qui est aussi le régime des enseignants à l’étranger. Les quelque 4 % restants sont le plus souvent en « disponibilité » – un statut qui permet de faire carrière ailleurs, parfois pendant plus d’une décennie, avant de démissionner. Certains, enfin, passent un concours supplémentaire, comme celui de l’ENA ou le concours des personnels de direction – et ne sont plus membres du corps des agrégés.

Parmi les raisons qui poussent à changer de voie, la plupart de ceux interrogés par Le Monde citent « l’évolution de carrière » et la « reconnaissance ». La rémunération est moins souvent abordée, même si la perte du pouvoir d’achat des enseignants concerne aussi les agrégés. Selon le bilan social du ministère de l’éducation nationale, en 2018, un agrégé de moins de 30 ans gagnait, en moyenne, 2 367 euros net par mois – primes et indemnités comprises –, contre 1 939 euros net pour un professeur certifié. Cet écart s’accroît au cours de la carrière, pour atteindre près de 1 000 euros à 50 ans.

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