Le sort semble scellé pour l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR). Dans un courriel adressé, samedi 25 septembre au soir, à ses différents membres, Caroline Pascal, qui en est la chef, annonce « la mise en extinction » de ce corps, dans le cadre de la réforme de la haute fonction publique.
C’est au cours de sa conférence de presse post- « gilets jaunes », en avril 2019, qu’Emmanuel Macron avait annoncé vouloir supprimer l’Ecole nationale d’administration et les grands corps, et il est passé à l’action le 8 avril 2021. Peu après, la suppression progressive du corps des préfets et de ceux des grandes inspections (finances, administration, affaires sociales) a été décidée.
« Le périmètre [de la réforme] dépasse finalement les trois IG interministérielles, et concerne bien toutes les inspections générales [agriculture ou encore affaires culturelles] qui sont à la fois corps et service, et donc la nôtre », peut-on lire dans le courriel de Caroline Pascal, révélé lundi 27 par le site Le Café pédagogique, et que Le Monde s’est procuré.
Privilégier le mérite au statut
L’ambition du président de la République est de rendre la haute fonction publique plus représentative de la population, plus ouverte et plus souple. L’idée est de mettre en avant le mérite personnel plutôt que le statut. Les corps de la fonction publique constituent, en effet, des statuts particuliers qui régissent toute la carrière des agents publics qui en sont membres. Dorénavant, les hauts fonctionnaires occuperont des emplois (de préfet, d’inspecteur général, etc.), mais ce ne sont plus les règles particulières de leur corps qui s’appliqueront. Ce seront celles d’un corps unique regroupant tous les hauts fonctionnaires : celui des administrateurs de l’Etat.
L’évolution « se ferait à partir du 1er janvier 2023 », écrit Caroline Pascal dans son courriel. « J’ai utilisé le conditionnel car l’échéance sera peut-être encore un tout petit peu discutée, explique-t-elle au Monde. Le service des inspecteurs continuera d’exister, mais avec un recrutement sur une durée déterminée. » S’il n’y aurait plus de nouveaux recrutements, les inspecteurs déjà nommés – ils sont environ 250 – n’auraient pas nécessairement à quitter leur fonction : ils auraient « le choix de rester dans [leur] corps d’origine ou d’intégrer celui des administrateurs de l’Etat ».
Une réunion est prévue, mardi 28 septembre, pour évoquer la poursuite du chantier. « Tout n’est pas encore consolidé à ce stade », assure Mme Pascal.
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