Covid : perte de 237 000 employés dans l’hôtellerie-restauration

Le secteur de l’hôtellerie-restauration a perdu 237 000 employés entre février 2020 et février 2021, en pleine crise du Covid-19, alors qu’il en avait gagné en moyenne 50 000 les deux années précédentes, selon une estimation publiée jeudi dernier par la Dares. En seulement un an, les effectifs sont ainsi passés de 1,309 million d’employés à 1,072 million, précise le service statistique du ministère du Travail.

Le solde se compose de 213 000 nouveaux entrants et de 450 000 sortants, alors qu’avant la crise sanitaire plus de 400 000 employés, majoritairement jeunes, arrivaient chaque année, contre près de 370 000 personnes qui abandonnaient le métier.

67 % des effectifs au chômage partiel en février 2021

« Fin juin 2021, avec le redémarrage de l’activité, les difficultés de recrutement bondissent dans le secteur : 3 salariés sur 10 travaillent dans des entreprises qui signalent un manque de personnel et 1 salarié sur 10 dans des entreprises qui attribuent cette situation au départ non anticipé de salariés placés en activité partielle », décryptent les statisticiens.

Parmi les départs, certains ont tout simplement quitté le secteur pendant les périodes de fermeture administrative des établissements tandis que d’autres, placés au chômage partiel (67 % des effectifs, soit 722 000 salariés, en février 2021, selon l’analyse), ont trouvé d’autres nouveaux contrats ou se sont réorientés. « Ainsi, 46 000 salariés étaient potentiellement indisponibles au moment de la réouverture des hôtels et des restaurants » au printemps, indique la Dares.

À LIRE AUSSI Coignard – Tests : la question à 5 milliards d’eurosSévèrement touché par la crise sanitaire, le secteur de l’hôtellerie-restauration peine en effet à se montrer attractif. C’est pourquoi Emmanuel Macron a annoncé ce lundi la défiscalisation prochaine des pourboires pour rendre du pouvoir d’achat aux employés des cafés et des restaurants. Le président a également souligné que 110 000 emplois étaient à pourvoir dans le secteur. Le patronat, lui, même s’il ne dispose pas d’estimation fiable, n’hésite pas à parler de 150 000 à 180 000 emplois qui n’ont pas encore trouvé preneur.