Quel est le bilan de Parcoursup ? En cette rentrée, les statistiques se croisent et ne sont pas toujours concordantes. A en croire la ministre de l’enseignement supérieur, 239 bacheliers (contre 591 en 2020) sont actuellement encore accompagnés par leur rectorat pour trouver une place dans l’enseignement supérieur, alors que 501 000 autres sont déjà affectés. « Depuis 2017, nous faisons avancer la démocratisation et la réussite et cette année n’y déroge pas », s’est félicitée Frédérique Vidal devant la presse jeudi 30 septembre. « Un pont a été créé entre le lycée et l’enseignement supérieur, sous la forme d’un langage commun avec la fiche avenir, les attendus des formations ou encore les cordées de la réussite », a-t-elle ajouté. En outre, 50 % des lycéens technologiques ont reçu une proposition en IUT et 73 % des bacheliers professionnels en BTS.
Au regard des derniers indicateurs publiés par le ministère au terme de la phase principale d’affectation le 17 juillet, apparaît pourtant « un gouffre », selon Maryam Pougetoux, porte-parole de l’UNEF. A cette date, 22 000 lycéens avaient quitté la plate-forme et 66 000 n’avaient reçu aucune réponse tandis que près de 5 000 avaient saisi leur rectorat pour être accompagnés dans leur recherche. Mercredi 29 septembre, la syndicaliste étudiante a été reçue par le cabinet de la ministre à qui elle a déposé 400 dossiers de candidats ayant sollicité le service d’aide de l’UNEF, SOS inscriptions. Parmi eux, « une majorité de jeunes qui étaient sur des listes d’attente et qui n’ont jamais obtenu de place ».
Que sont devenus les candidats sans réponse ? Aucun indicateur officiel ne permet de le dire. Interrogée sur l’intérêt de créer un tableau de bord au cours de la phase complémentaire d’admission, Mme Vidal indique que cela ne serait pas faisable « car cela fluctuerait à chaque instant ». A ses yeux, l’essentiel reste que « les candidats qui souhaitaient être accompagnés le soient ». La ministre va même plus loin, relativisant l’importance des candidatures effectuées par les néobacheliers qui ont disparu de Parcoursup : « Ceux qui ne sont plus sur la plate-forme sont généralement des bacheliers professionnels et technologiques qui demandent des formations et qui finalement sont recrutés, car ils sont en apprentissage. »
Plate-forme « stressante »
Pour Frédérique Vidal, cette situation renvoie au problème de « la mise en adéquation des demandes des candidats, de leurs capacités et du nombre de places ». Par exemple, illustre-t-elle, « en Auvergne-Rhône-Alpes, il reste 1 000 places dans les BTS du public et 3 000 dans des BTS privés. Comment faire connaître ces places ? Comment accompagner les candidats qui ne peuvent pas bouger pour suivre des études ailleurs ? », interroge-t-elle.
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