Recrutement : LVMH veut séduire 25 000 jeunes
Le numéro un mondial de l’industrie du luxe recrute et forme des moins de 30 ans, dont 7500 en France et dans plusieurs dizaines de métiers d’ici fin 2022.
Dénicher, révéler et façonner les talents. C’est la promesse martelée par le groupe LVMH (également propriétaire du groupe Les Échos – Le Parisien) au moment de dévoiler son plan d’action « Craft the future » (Façonnons l’avenir) pour la jeunesse. Objectif : recruter 25 000 personnes de moins de 30 ans d’ici fin 2022 dont, en France, 5 000 en contrats de stage ou d’apprentissage et 2 500 en CDI.
Ce projet s’accompagne de l’ouverture d’une plate-forme numérique éducative où un programme gratuit d’une cinquantaine d’heures propose une première approche de plusieurs dizaines de métiers, accessibles dans l’une des 75 maisons du groupe. Et ce quel que soit son parcours, jalonné de diplômes ou pas, avec ou sans formation.
« Ouvrir la porte à ceux qui n’y avaient pas pensé »
La réalité du marché du travail s’impose à tous. On peut être numéro un mondial du luxe, faire rêver avec des marques comme Louis Vuitton ou Guerlain, mais peiner à recruter pour certains secteurs, à l’instar de la maroquinerie, la joaillerie ou la vente. « Nous voulons créer le désir, ouvrir la porte à ceux qui n’y avaient pas pensé, affiche la directrice des ressources humaines du groupe, Chantal Gaemperle. Il y a encore des préjugés selon lesquels, pour travailler dans le luxe, il faut venir d’un certain milieu, avoir fait une certaine école. Ce n’est pas vrai. »
Quelques clics sur InsideLVMH.com doivent permettre de recueillir des informations sur les métiers et d’écouter les témoignages d’enseignants, d’élèves et de professionnels. De la découverte de la fabrication d’un sac ou d’un parfum à l’art de la vente et du marketing, la plate-forme permet d’y voir plus clair sur les filières et perspectives. Avant, pourquoi pas, de se préparer à un futur entretien. Des métiers de l’artisanat et de la création au numérique, les parcours sont divers et variés.
Pour « façonner l’avenir » de ces jeunes, LVMH peut compter sur son Institut des métiers d’excellence (IME). Celui-ci forme à vingt-sept professions. Il s’appuie sur le réseau de marques du groupe et de nombreux partenaires comme Ferrandi ou les Compagnons du devoir, pour ne parler que de la France. Plus d’un millier d’apprentis ont suivi une formation diplômante depuis l’ouverture de l’IME, en 2014. Une majeure partie sont aujourd’hui salariés du groupe.
« Chaque jour, je bascule plusieurs fois entre trois langues, trois marchés et trois cultures »
Hadjer, une jeune femme d’origine algérienne arrivée en France il y a quelques années, en fait partie. Celle qui se destinait d’abord à une carrière dans l’enseignement a finalement bifurqué et, après un an d’alternance dans le cadre de l’IME, elle est depuis peu en CDI chez LVMH Client Services, en tant que conseillère clientèle pour Guerlain. « Je suis trilingue, explique-t-elle. Mes interlocuteurs nous sollicitent de Grande-Bretagne, des USA et d’Arabie saoudite, où une nouvelle boutique virtuelle leur est destinée. Je les accompagne au téléphone, par mail ou en chat. Chaque jour, je bascule plusieurs fois entre trois langues, trois marchés et trois cultures. »
Experte en parfum, soins et maquillage, initiée à l’histoire de la mode et à la comptabilité durant sa formation à l’École internationale de marketing et management du luxe pendant son alternance, elle sera le 19 octobre au Théâtre des Champs-Élysées. Le groupe LVMH y organise un événement consacré à l’apprentissage et à la transmission. Ce sera aussi l’occasion de présenter la nouvelle promotion de l’Institut des métiers d’excellence, forte de 330 apprentis, un record.
