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Etudes de santé : les oraux de l’Université de Paris attaqués devant le Conseil d’Etat

Des étudiants bien classés aux épreuves écrites mais recalés pour entrer en deuxième année de médecine remettent en cause le mode de calcul établi par l’Université de Paris

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Publié le 04 octobre 2021 à 15h30, modifié le 05 octobre 2021 à 18h00

Temps de Lecture 6 min.

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Durant une semaine, fin septembre, ils se sont relayés pour faire le siège du ministère de l’enseignement supérieur et, pour certains, ont entamé une grève de la faim pour obtenir un rendez-vous. Ces étudiants, au nombre de 43, estiment faire les frais d’une mauvaise application par l’Université de Paris de la réforme d’entrée dans les études de santé mise en place à la rentrée 2020. Ex-étudiants en parcours d’accès spécifique santé (PASS), ils attaquent devant le Conseil d’Etat le classement final de l’examen de passage en deuxième année de médecine publié le 8 juillet, à l’issue de deux épreuves orales qui ont totalement rebattu les cartes et fait perdre jusqu’à 400 places dans le classement à des étudiants très bien notés aux épreuves écrites.

Pour rappel, cette réforme a créé deux nouvelles voies d’accès aux études médicales : soit le parcours d’accès spécifique santé (PASS), soit la licence d’accès santé (L.AS), en lieu et place de la première année commune aux études de santé (Paces) qui voyait échouer d’excellents candidats non-admis à poursuivre en deuxième année pour cause de quota de places atteint (le numerus clausus).

Lire notre analyse : Article réservé à nos abonnés Etudes de santé : une réforme à remettre sur le métier

Principale nouveauté : au moins 50 % des étudiants acceptés en deuxième année doivent pour être admis passer, en sus des épreuves écrites, deux oraux de dix minutes dont l’un, une « mise en situation », peut porter sur n’importe quel sujet, relatif ou non à la santé. Ce qui implique que « tout étudiant admissible ait une chance d’être admis et que tout étudiant admissible ait un risque de ne pas être admis », traduit l’Université de Paris dans un document fourni aux étudiants à la rentrée 2020. Sur 1 766 étudiants inscrits en PASS, seuls les 260 meilleurs aux écrits, surnommés « grands admis », ont été dispensés des épreuves orales.

En recourant à de complexes calculs aboutissant à attribuer une « note de rang » aux étudiants, l’université a amplifié volontairement l’impact des notes orales qui ont compté pour 70 % voire 90 % de la note au classement final. « Comment ces deux oraux d’une durée de vingt minutes, et portant sur des sujets qui ne sont pas forcément du domaine de la santé, peuvent-ils compter davantage dans la note finale que douze épreuves écrites d’une durée de quatorze heures, qui sont venues sanctionner des enseignements de fond reçus tout au long de l’année ? », interroge Isaac, l’un des 43 étudiants recalés malgré son rang de 500e aux écrits.

« L’université a créé un monstre »

Deux cent quatre-vingt-seizième après les écrits, Antoine (le prénom a été modifié) partait en très bonne posture pour faire partie des 520 admis en deuxième année de médecine. « En vingt minutes, j’ai perdu 400 places », raconte-t-il, détaillant ses notes : 14,6/20 pour l’oral de « mise en situation » et 9,6/20 pour l’oral d’« analyse de figure » – ce dernier a remplacé l’« analyse d’article » initialement prévue, la modification ayant été signifiée aux étudiants seulement douze jours avant les oraux, soit hors du délai légal.

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