Réussiront-ils, comme ils le souhaitent, à reprendre la main sur le débat en « rétablissant les faits » et en proposant un « nouveau récit » ? Alors que les énergies renouvelables sont l’objet de vives critiques de la part de diverses personnalités, dont des candidats à la présidentielle, les représentants du secteur ont fait part de leurs inquiétudes, jeudi 7 octobre. Réunis à l’occasion du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables (SER), ils ont appelé les dirigeants politiques à la responsabilité.
« Le débat sur la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique est clairement très mal lancé, sur la base de contre-vérités et de désinformation, a déploré Jean-Louis Bal, le président du SER. Les énergies renouvelables sont devenues un objet éminemment politique et sont victimes d’une instrumentalisation souvent caricaturale. »
Comme lors des élections régionales en juin, la question énergétique s’est d’ores et déjà imposée comme l’un des sujets clivants de la campagne. Des candidats, notamment de droite et d’extrême droite, ont réaffirmé, ces dernières semaines, leur opposition aux renouvelables, et en particulier à l’éolien. C’est le cas de Xavier Bertrand, le président (ex-Les Républicains, LR) des Hauts-de-France, qui accuse les éoliennes de perturber « la vie des gens », de « coûter un argent fou », de se développer de façon « anarchique » ou encore « de massacrer des paysages ». « L’éolien, y en a marre », a-t-il insisté, lundi.
Autres candidats de la droite, l’ex-commissaire européen Michel Barnier a fait part de son « scepticisme » quant à cette technologie et le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a soutenu, en 2020, une proposition de loi visant à faire cesser le « développement à marche forcée des parcs éoliens, imposé contre les citoyens ».
Marine Le Pen, elle, va encore plus loin. Après avoir appelé à un moratoire sur les éoliennes dès 2017, la candidate du Rassemblement national (RN) promet désormais de démanteler certains parcs. « Elue présidente, je déconstruirai immédiatement les chantiers éoliens à terre et en mer et supprimerai toutes subventions à l’éolien », a-t-elle écrit. Comme Xavier Bertrand, qui plaide pour lancer la construction de nouveaux réacteurs dès l’été 2020, elle est, en revanche, une fervente défenseuse de l’atome. « LR court après le RN, qui court après LR… C’est la course à l’échalote, observe Nicolas Goldberg, analyste énergie chez Colombus Consulting. Et l’opposition historique entre nucléaire et renouvelables dégrade toujours le débat. »
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