Où sont passés les financements alloués à la filière sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) ? La question est ouvertement posée par les représentants étudiants de l’Anestaps, membre de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), qui organisent une manifestation nationale, à Paris, mercredi 13 octobre, avec le soutien de leurs enseignants et doyens. Depuis la rentrée, le mouvement « Staps oubliés » a multiplié les actions dans plusieurs villes comme Rennes, Bobigny, Toulouse, Le Mans et Chambéry.
En dix ans, le nombre total d’étudiants a doublé, passant de 34 700 à 66 600 entre 2009 et 2020, selon la Conférence des doyens de Staps. Pour répondre à cette pression démographique exceptionnelle, l’Etat a débloqué une enveloppe de 13,4 millions d’euros en 2018 pour ouvrir de nouvelles places et recruter des enseignants. Mais seule 50 % de la somme est arrivée jusqu’aux facultés de sport, ce qu’a confirmé la ministre de l’enseignement supérieur, le 25 septembre.
Invitée au congrès annuel de la FAGE, Frédérique Vidal a déclaré que des universités se sont servies de ces moyens « pour faire autre chose », rapporte le syndicat étudiant. La ministre s’est engagée à ce que les recteurs surveillent de plus près le fléchage effectué par ces établissements, au cours du dialogue de gestion destiné à calculer leur subvention pour charges de service public.
Un enseignant pour 70 étudiants
L’Anestaps revendique un fléchage budgétaire spécifique permettant la création de 100 postes d’enseignants, un plan immobilier de construction et de rénovation des salles de cours et des installations sportives, ainsi qu’un plan pluriannuel massif de recrutement d’enseignants EPS titulaires du Capeps. « Depuis la rentrée de septembre, la situation des UFR [unités de formation et de recherche] Staps n’a jamais été aussi alarmante, décrit l’association. Alors qu’un retour en présentiel est enfin possible, les amphithéâtres et les infrastructures sportives vieillissantes ne permettent pas un accueil sécurisé » et par manque de moyens, de nombreux étudiants ne peuvent pas suivre leur formation « dans des conditions décentes ».
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