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Le compte à rebours a commencé pour les élèves de terminale comme pour leurs enseignants. Le calendrier du baccalauréat a été dévoilé, jeudi 30 septembre, par le ministère de l’éducation nationale. Les épreuves de spécialité de la filière générale auront lieu du 14 au 16 mars, la philosophie le 15 juin, le grand oral entre le 20 juin et le 1er juillet 2022. Mais ce qui agite les lycées aujourd’hui, c’est le contrôle continu. Pour la première fois pour cette session 2022, les 40 % de contrôle continu seront fondés uniquement sur les notes des bulletins scolaires, et plus sur des épreuves communes. Celles-ci sont passées à la trappe le 9 juillet.
D’ici aux vacances de la Toussaint, chaque lycée doit rédiger un projet d’évaluation qui pose le cadre de ce contrôle continu pour l’enseignement de spécialité suivi en première, l’histoire-géographie, les langues vivantes, l’enseignement scientifique et l’enseignement moral et civique. Ce document, qui fixe les règles du jeu en matière de calendrier, de critères et de modalités d’évaluation, doit être présenté au conseil d’administration de l’établissement. Deux demi-journées sont banalisées depuis la rentrée pour permettre aux enseignants de se concerter et de produire le projet demandé.
Ce travail commun a tout d’une petite révolution pour les enseignants, pour qui les pratiques d’évaluation et de notation restent des questions « taboues, presque intimes », comme l’évoque un syndicaliste. Pierre Mathiot, artisan de la réforme du bac et directeur de Sciences Po Lille, en convient : « Il s’agit à bas bruit d’une réforme systémique, d’une étape extrêmement importante dans l’évolution du baccalauréat et de l’organisation du lycée. » L’ambition affichée n’est rien de moins que d’objectiver et de donner de la « robustesse » à ce contrôle continu.
« Harmoniser les pratiques »
Depuis la création de la plate-forme d’orientation Parcoursup, les parents contestent de plus en plus les notes de leurs enfants auprès des enseignants. Ces derniers craignent que le contrôle continu renforce cette pression. « Fixer un cadre peut à la fois permettre d’harmoniser les pratiques, d’informer les familles et d’offrir une protection aux enseignants », estime Audrey Chanonat, secrétaire nationale éducation et pédagogie du SNPDEN-UNSA, le syndicat des chefs d’établissement. « Aujourd’hui, si je mets trois notes par semestre dans une classe et que mon collègue en donne quatre, des familles peuvent demander des comptes. A l’avenir, on pourra se référer à ce document », espère Mathieu Deforge, responsable en Normandie de l’UNSA-Education.
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