Essonne : le laboratoire du climat s'enracine à Paris-Saclay
Le site instrumental de recherche par télédétection atmosphérique (Sirta) vient de s'installer dans des locaux flambant neufs sur le campus de Polytechnique à Paris-Saclay. Ses données sont notamment utilisées par le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, GIEC.
Par Alain Piffaretti
Ils étaient logés depuis une vingtaine d'années dans des structures Algeco, peu faites pour la recherche… Cette installation précaire prend fin. Les chercheurs du site instrumental de recherche par télédétection atmosphérique (Sirta) viennent d'intégrer un bâtiment ultramoderne à Paris-Saclay. Le laboratoire a été implanté au sein d'une parcelle de 2,5 hectares au nord du lac, sur le campus de l'Ecole polytechnique. Le financement du nouvel ensemble représente 5 millions d'euros, pris en charge notamment par Polytechnique, la région Ile-de-France, les anciens de Polytechnique (Alumni) et la Société du Grand Paris.
Au sein d'une zone sanctuarisée
Entièrement consacré aux études sur le climat et l'environnement, le Sirta est le seul observatoire de ce type en métropole et l'un des rares en Europe offrant ce niveau de compétences et d'instrumentation. Ses données, en particulier sa base de plusieurs dizaines de variables atmosphériques enregistrées depuis près de vingt ans, sont notamment utilisées pour alimenter les travaux du groupe d'experts intergouvernemental sur le climat, GIEC.
La nouvelle infrastructure à Paris-Saclay fournit enfin au centre un cadre pérenne et la possibilité de disposer d'instruments de mesures de haute technologie (mât de 50 mètres, lidars, éoliennes, panneaux solaires, etc.). Le nouveau bâtiment de 600 mètres carrés est doté d'un toit terrasse instrumental de 450 mètres carrés adapté aux besoins d'un observatoire atmosphérique. « L'architecte a particulièrement bien étudié et compris nos besoins, notamment les communications entre l'intérieur et l'extérieur », indique Martial Haeffelin, enseignant-chercheur et directeur du Sirta. Le nouvel aménagement a aussi permis de sanctuariser une zone naturelle d'une quarantaine d'hectares autour de l'observatoire, indispensable pour la qualité et la représentativité des mesures.
Grâce à son emplacement, au coeur de Paris-Saclay, l'observatoire va se retrouver à proximité des équipes de recherche de l'Ecole polytechnique , du CEA Saclay et des étudiants du campus Paris-Saclay, avec lesquels des partenariats peuvent être noués. Pour Grégoire de Lasteyrie, maire de Palaiseau et président de l'agglomération, la présence du centre constitue une véritable chance pour le territoire. « Un outil comme le Sirta permet d'apporter les données objectives sur lesquelles les décideurs doivent se fonder pour bien agir. C'est une grande fierté pour notre territoire de bénéficier d'un tel équipement », estime l'élu.
Années cruciales
Dédié à l'enseignement et à la recherche, l'observatoire sera aussi en partie ouvert au grand public. Des actions pédagogiques seront notamment organisées pour permettre aux visiteurs de découvrir les sciences du climat et de l'environnement.
Le Sirta a été fondé en 1999. Il dépend de l'Institut Pierre-Simon-Laplace (création de Polytechnique et du CNRS). Il compte 18 laboratoires et 150 instruments. Il a à son actif plus de 320 publications scientifiques, 60 campagnes de mesures et tests instrumentaux et 7 millions d'heures de données enregistrées de haute qualité.
Alain Piffaretti