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Facebook va créer 10.000 emplois en Europe sur le metaverse

Ces emplois « hautement qualifiés » doivent aider le géant des réseaux à construire ce « nouvel Internet » où les frontières entre le réel et le virtuel s'abolissent. Mais ce plan est aussi une façon pour Facebook de s'enraciner davantage en Europe au moment où Bruxelles prépare sa législation anti-Gafa.

Pour Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, le metaverse est un nouvel « Internet incarné » dans lequel les utilisateurs ne visionneraient pas du contenu mais seraient à l'intérieur de ce même contenu.
Pour Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, le metaverse est un nouvel « Internet incarné » dans lequel les utilisateurs ne visionneraient pas du contenu mais seraient à l'intérieur de ce même contenu. (Valentin Flauraud/Reuters)

Par Raphaël Balenieri

Publié le 18 oct. 2021 à 07:01Mis à jour le 18 oct. 2021 à 15:25

Chez Facebook, le « metaverse » cher à Mark Zuckerberg commence à prendre forme. Le premier réseau social de la planète va recruter 10.000 personnes en cinq ans en Europe pour construire cette « plateforme informatique du futur », annonce le groupe. Une vague de recrutement assez significative, sachant que le géant américain emploie aujourd'hui environ 58.000 personnes dans le monde, tous métiers confondus.

Apparu pour la première fois en 1992 dans un roman américain de science-fiction de Neal Stephenson, le metaverse désigne un nouvel espace où les expériences virtuelles seraient aussi riches et complètes que dans le monde réel, grâce à la réalité virtuelle (VR) et augmentée (AR). Mark Zuckerberg a repris à son compte le concept et en a fait cet été une priorité stratégique. Le patron fondateur s'est donné cinq ans pour faire de Facebook une entreprise de metaverse. Selon lui, ce concept pourrait même succéder à l'Internet mobile qui a permis l'essor de Facebook depuis les années 2010.

Mark Zuckerberg le définit comme un « Internet incarné » dans lequel les utilisateurs « entrent » littéralement dans le contenu, et ne se contentent plus simplement de le visionner. Avec le metaverse, des expériences impossibles sur Internet (comme danser) deviendraient possibles. Pour Facebook, l'intérêt est de se diversifier au-delà de la publicité en ligne (de plus en plus encadrée) et de préparer l'avenir. Mais tout cela va nécessiter « de nouveaux protocoles et standards, de nouveaux équipements, puces et logiciels », expliquait Mark Zuckerberg cet été aux analystes. D'où ces recrutements.

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Salle de réunion en 3D

Aujourd'hui, le projet metaverse de Facebook est piloté en Californie par Andrew Bosworth, le nouveau directeur de la technologie de Facebook qui dirigeait déjà les activités réalité augmentée et virtuelle. Le géant des réseaux sociaux a déjà lancé des applications concrètes, comme Horizon Workrooms, un outil de travail collaboratif auquel on accède grâce à Oculus Quest 2… le casque de réalité virtuelle de Facebook.

L'utilisateur peut ainsi créer son avatar et entrer dans une salle de réunion en 3D comprenant jusqu'à 50 personnes, puis discuter via un chat vocal, partager son écran, etc. Malgré le succès limité de ses casques Oculus, Facebook vient aussi de lancer avec Ray-Ban ses premières lunettes connectées à 300 dollars, permettant de prendre des photos et vidéos à la volée. Un autre petit pas vers le metaverse.

La nouveauté est que Facebook veut ancrer le concept en Europe. « Ce sont les Européens qui le façonneront dès le départ », annonce même Nick Clegg, le vice-président chargé des affaires publiques. « L'Europe est au coeur de notre succès, tout comme l'Europe fait partie du succès des entreprises européennes et de l'économie au sens large. »

Privacy Shield

Facebook ne précise pas combien d'emplois seront créés dans chacun des 27 Etats du bloc. Mais il s'agira en priorité d'ingénieurs « hautement spécialisés ». « Nous pensons depuis longtemps que le talent européen est le leader mondial », explique encore Facebook dans un message qui sonne comme une ode à la capacité d'innovation du Vieux Continent.

Car ce plan de recrutement est aussi une façon habile pour le réseau social de s'enraciner davantage en Europe, au moment où Bruxelles prépare son futur cadre de régulation de la tech avec le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA). Malgré ces deux règlements, Facebook dit vouloir « continuer à innover en Europe, pour l'Europe ». Mais à une condition : pas d'éclatement du marché européen du numérique en 27 marchés nationaux.

Facebook craint en effet que le DSA ne morcelle le marché avec d'un côté les pays latins et de l'autre les pays germaniques ou scandinaves, ces derniers n'ayant pas la même conception en matière de modération des contenus. Autre exigence de Facebook, la « stabilité des flux de données internationaux ». Or en 2020, la Cour de justice de l'UE avait invalidé le Privacy Shield, cet accord qui encadrait depuis 2016 les transferts de données entre les Etats-Unis et l'UE. Au grand dam de Facebook.

Raphaël Balenieri

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