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Inégalités

Méritocratie : les transclasses sans strass

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Souvent présentés comme les symboles vivants de la méritocratie, celles et ceux qui vont à l’encontre des statistiques en dépassant leurs origines modestes refusent souvent le récit trop simpliste de la réussite individuelle.
par Thibaut Sardier et Cécile Bourgneuf
publié le 20 octobre 2021 à 17h46

Peut-on, comme Anne Hidalgo, devenir maire de Paris et candidate à la présidentielle en étant fille d’ouvrier et de couturière ? Ou, comme Edouard Louis, devenir un écrivain de premier plan en ayant passé son enfance dans une famille des classes populaires du nord de la France ? Oui, mais à condition d’escalader la pyramide sociale par la face nord, puisque le célèbre ascenseur social est toujours en panne. C’est ce que confirment inlassablement les rapports. En 2018, le classement Pisa fait de la France la championne incontestée en termes d’inégalités scolaires : les élèves de familles défavorisées ont cinq fois plus de risques d’être en difficulté à l’école que ceux venant de milieu aisé. En 2019, le rapport de l’Observatoire des inégalités montre que les enfants d’ouvriers ne représentent que 12 % des effectifs à l’université et 7 % dans les classes préparatoires. En 2021, une enquête de l’Institut des politiques publiques (IPP) enfonce le clou en montrant que la démocratisation brandie dans les grandes écoles est encore loin d’être gagnée puisque les élèves issus de milieux défavorisés représentent 36 % de la population

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