Élève, professeur puis directeur... Pierre de Panafieu, 50 ans de fidélité à «l’Alsacienne», l’école du gotha
Il y est entré comme élève, y a enseigné l’histoire. Directeur de l’école la plus fantasmée de la rive gauche, à Paris (VIe), Pierre de Panafieu fête ses 50 ans à l’École alsacienne. Il défend le modèle d’avant-garde pédagogique de l’établissement privé laïc fréquenté par les élites artistiques, intellectuelles, politiques et économiques depuis 1874.
Devant la grande porte en bois du 109, rue Notre-Dame-des-Champs, on se surprend à chercher sur les visages des enfants un petit quelque chose d’une personnalité du moment, star de cinéma, politique ou grand patron. Mais rien. En ce milieu d’après-midi d’automne, les collégiens qui sortent sac à dos sur l’épaule du cocon de l’École alsacienne n’ont d’autre auréole que celle de leur adolescence glorieuse.
On traverse la cour arborée et fleurie aux frontières invisibles, naturellement respectées entre les élèves de maternelle, primaire, collège, lycée. La chanson « Cool Cat » de Queen berce l’heure creuse des plus grands. Le directeur, Pierre de Panafieu, lunettes rondes, costume marine discrètement griffé du rouge de chevalier de la Légion d’honneur, prend une pose efficace pour la photo sur le perron du bâtiment cossu. Là même où les fondateurs de « l’Alsa » s’étaient immortalisés en cette fin de XIXe siècle, qui voyait naître l’établissement privé laïc d’avant-garde au cœur du très chic VIe arrondissement de Paris.