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Etienne Ollion : «Député est en passe de devenir un bullshit job»

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Elue en 2017 dans la foulée de la victoire d’Emmanuel Macron, l’Assemblée nationale a été renouvelée à 74 %, rajeunie et féminisée. Mais la plupart des nouveaux venus, cantonnés à un travail ingrat, ont été relégués à l’arrière-plan du champ politique, noyés par le système, analyse le sociologue Etienne Ollion.
par Simon Blin
publié le 24 octobre 2021 à 15h07

En 2022, les Français éliront de nouveaux députés après avoir choisi un nouveau président (ou pas). L’occasion de rebattre les cartes du jeu démocratique ? C’était déjà la promesse portée par l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir il y a cinq ans et, avec lui, d’un nombre important de députés novices. S’il y a eu un véritable changement, ce n’est pas nécessairement pour le meilleur, assure Etienne Ollion, sociologue, chercheur au CNRS et professeur associé à l’Ecole polytechnique, qui publie les Candidats. Novices et professionnels en politique (PUF). Dans son enquête, le spécialiste des transformations du champ politique français constate que les nouveaux venus sous la bannière La République en marche (LREM) n’ont jamais réussi à s’imposer dans l’hémicycle. Pire, ils se sont contentés de jouer le rôle de simple faire-valoir de l’exécutif. Au point que ces derniers ont perdu tout sens dans leur activité cinq ans après leur prise de fonction.

Votre enquête à l’Assemblée nationale pose un rude constat : les députés novices, figures du renouvellement macroniste, n’ont finalement pas réussi à s’imposer.

Parmi ces nouveaux venus, peu ont réussi à percer : la plupart ont été relégués à l’arrière-plan du champ politique et médiatique. Ils sont moins intervenus, ont moins eu accès à des positions de pouvoir, ont été moins souvent invités dans les médias que leurs collègues.

Pourquoi un tel échec ?

Parce qu’on leur a demandé de s’insérer dans un espace politique qui,

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