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De nouvelles solidarités professionnelles naissent sur les réseaux sociaux

Des collectifs corporatistes se créent sur Internet là où les syndicats sont peu opérants, dans des professions atomisées et/ou éclatées dans des secteurs disparates.

Publié le 25 octobre 2021 à 05h00, modifié le 25 octobre 2021 à 09h47 Temps de Lecture 4 min.

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Analyse. Un jour, Medhy Addad et Christophe Lagarde, formateurs en soudage à Vierzon, en ont eu assez d’entendre, et de constater, qu’on manquait de soudeur qualifié. Ils ont cherché comment revaloriser ce métier. Et pourquoi pas un championnat de France ? La compétition était tombée en désuétude, ils en ont racheté les droits. Pour monter l’événement, qui s’est déroulé avec succès début octobre, ils ne se sont appuyés ni sur l’Union des industries et métiers de la métallurgie, puissante fédération patronale, ni sur un autre représentant capé de la profession. Mais sur la communauté en ligne Soudeurs 2.0, qui compte 80 000 abonnés sur YouTube et 25 000 sur Facebook.

« C’est une force qui nous a permis de monter ça tout seuls, explique Mehdy Addad, pour qui les actions menées jusqu’ici par d’autres instances sont mal orientées. On ne se pose pas en concurrents. On veut juste agir à notre façon pour la promotion de notre métier, au plus près des soudeurs et du quotidien de leur travail ».

Les réseaux sociaux ont, ces dernières années, facilité l’émergence d’autres collectifs, corporatistes au sens premier du terme, c’est-à-dire regroupant des salariés autour de la pratique de leur métier. Des discussions horizontales, entre pairs, des échanges sur le savoir-faire, le risque, les contraintes, parfois les salaires. De l’ordinaire, du concret.

Le groupe Facebook « Tu sais que tu es réceptionniste d’hôtel quand… » compte 19 000 membres, « La vie des serveurs », 12 000 membres. « La force invisible des aides à domicile » est suivi par 5 500 personnes. Créée au début du premier confinement, cette page a d’abord servi d’exutoire à la détresse des professionnelles qui, sans masque, devaient continuer à s’occuper de patients vulnérables. « Lire ça sur Facebook m’a fait un bien fou », « On se rend compte qu’on n’est pas seules à vivre ça ! », ont-elles expliqué au Monde.

L’échange virtuel libère la parole et permet de se compter. « Le secteur de l’aide à domicile manque de personnel. Donc nous sommes en position de force. C’est ce qu’on essaye de dire aux femmes qui ont peur d’être licenciées si elles protestent », détaille Aurore Artigue, l’une des administratrices de la page. « Les soudeurs doivent prendre conscience de leur valeur », plaide aussi Mehdy Addad.

« Regroupement pluridisciplinaire »

La page Facebook se fait alors vecteur d’information et d’empowerment, autrement dit, elle favorise la capacité à agir. « Pour que les travailleurs puissent défendre leurs droits, il faut d’abord qu’ils les connaissent », rappelle Eric Louis, administrateur de la page « Cordistes en colère » et cofondateur de l’association du même nom, créée fin 2018 après plusieurs accidents mortels et le constat d’une absence totale de données d’accidentologie dans ce métier sans convention collective propre, souvent exercé en intérim, par des professionnels isolés.

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