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Décryptage

Sur Parcoursup, davantage de propositions faites aux lycéens

Le ministère de l'Enseignement supérieur vient de publier le bilan de Parcoursup pour la saison 2021. Le nombre de bacheliers qui ont reçu une proposition est en hausse. Mais celui des candidats qui n'ont obtenu que des réponses négatives aussi.

Sur les 619.000 lycéens ayant confirmé au moins un voeu en phase principale sur Parcoursup, 597.000 ont obtenu leur bac.
Sur les 619.000 lycéens ayant confirmé au moins un voeu en phase principale sur Parcoursup, 597.000 ont obtenu leur bac. (ALLILI MOURAD/SIPA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 28 oct. 2021 à 08:07Mis à jour le 28 oct. 2021 à 11:01

Les bacheliers de 2021 ont été plus nombreux à recevoir une proposition de Parcoursup que ceux de l'an dernier, selon le bilan de la saison écoulée publié par le ministère de l'Enseignement supérieur . Ils sont ainsi 94,2 % à avoir reçu au moins une proposition (+0,7 point en un an). Et 82 % d'entre eux en ont accepté une. En un an, le nombre moyen de propositions est passé de 4,5 à 5.

Mais, parmi les bacheliers, 3,2 % n'ont reçu que des réponses négatives (+0,4 point par rapport à 2020) et 2,6 % ont démissionné sans proposition positive (-1,1 point). Certains candidats (8,2 %) ont aussi quitté Parcoursup alors qu'ils avaient reçu une proposition positive.

Moins de temps d'attente

Les bacheliers professionnels et technologiques sont ceux qui ont le plus bénéficié de cette hausse du nombre de propositions (respectivement +2,4 points et +0,8 point) et leur temps d'attente a diminué de plus d'une journée entre les sessions 2020 et 2021 (une demi-journée en moins pour les bacheliers généraux). Ce qui conduit le ministère à affirmer que la phase principale de Parcoursup a été « plus dynamique ».

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Mais les bacheliers professionnels et technologiques sont aussi moins nombreux à avoir accepté une proposition lors de la phase principale, avec une baisse respective de 1,5 et de 2,6 points par rapport à 2020. Et lorsque ces bacheliers sont sans formation à la fin de l'été, ils sont aussi moins nombreux que l'an dernier à accepter les propositions des commissions rectorales.

Où vont les bacheliers ?

Les bacheliers généraux misent toujours sur la licence : près d'un sur deux (48,3 %) a choisi cette voie (+1 point par rapport à 2020). Les bacheliers professionnels se dirigent davantage vers les formations en BTS (72,1 % d'entre eux), tout comme ceux de la voie technologique (41 %). La création des bachelors universitaires de technologie (BUT) - qui ont succédé aux DUT - et la mise en place de quotas pour les bacheliers technologiques ont créé un appel d'air vers ces formations.

Le ministère de l'Enseignement supérieur relève aussi une plus grande mobilité des bacheliers, avec 21,7 % d'entre eux qui ont accepté une proposition en dehors de leur académie, soit une hausse de 2,2 points en un an.

20.000 formations sur Parcoursup

Sur Parcoursup, l'année 2021 est aussi celle d'une hausse du nombre de formations (+2.400, y compris en apprentissage) et d'une diminution du nombre de bacheliers présents sur la plateforme, après le taux de réussite exceptionnel du bac 2020 très perturbé par l'arrivée de l'épidémie de Covid.

Le mois dernier, la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait indiqué, à l'Assemblée, que le nombre de formations disponibles sur la plateforme était désormais de 20.000. Par ailleurs, 74.000 nouvelles places « ont été financées par le gouvernement et ouvertes, concrètement, dans les établissements d'enseignement supérieur », soulignait la ministre.

Critiques à gauche

Parcoursup s'est invité dans la campagne pour l'élection présidentielle, avec la promesse d' Anne Hidalgo d'« abroger Parcoursup », qui crée, selon elle, « une angoisse terrible des familles ». « C'est un algorithme qui décide de votre vie, c'est ce qui se passe pour les jeunes et les familles et, ça, ce n'est plus possible », estime la candidate du PS, qui reste floue sur ce qui pourrait remplacer la plateforme : « un accompagnement des élèves dans leur orientation, simplifier les choses [mais ne] pas revenir au tirage au sort ».

De son côté, le groupe communiste à l'Assemblée vient de déposer une proposition de loi, « dans l'attente d'une réforme d'ampleur permettant de se débarrasser de cette plateforme sélective » pour « rendre anonyme le lycée d'origine », avec une « obligation de communication des critères et algorithmes d'évaluation des candidatures » et l'exigence « que chaque établissement communique les attendus précis de chaque formation ».

Marie-Christine Corbier

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