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Une enquête alerte sur la santé mentale des étudiants et internes en médecine

Publiée mercredi, l’enquête révèle un grand mal-être et des conditions de travail déplorables : en période de stage, deux tiers d’entre eux ont fait un burn-out.

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Publié le 28 octobre 2021 à 09h56, modifié le 28 octobre 2021 à 10h07

Temps de Lecture 4 min.

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Dans un hôpital parisien, une interne part en courant pour intuber en urgence un patient, le 19 janvier 2021.

La santé mentale des étudiants et des internes en médecine s’est dégradée depuis quatre ans : en période de stage, deux tiers d’entre eux ont fait un burn-out, un quart ont subi un épisode dépressif caractérisé, un cinquième ont eu des idées suicidaires, un quart ont subi du harcèlement sexuel, et autant une humiliation.

Ces résultats inquiétants sont tirés d’une enquête rendue publique par deux intersyndicales d’internes (l’ISNI et l’Isnar-IMG) et par l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) mercredi 27 octobre, lors d’un colloque à l’Assemblée nationale, à l’invitation des députés La République en marche (LRM) Thomas Mesnier (Charente) et Stéphanie Rist (Loiret) – tous deux médecins – et Anne Brugnera (Rhône).

Il y a quatre ans, ces mêmes organisations avaient publié la toute première étude sur la santé mentale des jeunes médecins, qui n’incluait pas encore le burn-out et l’exposition aux violences sexuelles et sexistes. Concernant les symptômes anxieux (75 %) et dépressifs (39 %) en 2021, les indicateurs sont en hausse d’une dizaine de points par rapport à 2017, selon cette enquête menée entre mai et juin 2021 auprès de 11 800 étudiants, dont une majorité d’externes et d’internes. « Vous cassez un tabou qui frappe dans la chair les étudiants et leur famille et en cela, vos associations font oeuvre de service public », salue Thomas Mesnier, médecin urgentiste de profession.

Un logiciel d’évaluation

A 76 %, les violences sexuelles, le harcèlement et les agressions ont lieu à l’hôpital et sont le fait de médecins (60 %), internes (13 %), soignants non médecins (12 %) et étudiants en médecine (10 %). Les conditions d’études et de travail sont citées dans 65 % des cas comme à l’origine du mal-être. « Je suis venu pour apprendre à soigner, et parfois j’ai la sensation d’avoir appris autant à encaisser la douleur des remarques et des échecs qu’à soigner mes patients », écrit une externe dans un commentaire en fin de questionnaire. « La surcharge de travail au bout de vingt-quatre, voire trente heures sans dormir, peut pousser les internes à bout jusqu’à commettre l’irréparable », déplore Gaëtan Casanova, président de l’ISNI.

Le 2 mai 2019, à Lyon, la fille de Laurence Marbach, interne, s’est suicidée en ingérant une surdose de bêtabloquants à la suite d’un épuisement professionnel. Avec son époux, Mme Marbach a créé la Ligue pour la santé des étudiants et internes en médecine (Lipseim) afin de mettre fin à « un système qui accepte le sacrifice de jeunes médecins en formation ». « Ces nouveaux chiffres me donnent la nausée, s’emporte-t-elle. En tant que DRH de profession, je suis sidérée de constater que les règles de droit du travail sont systématiquement détournées dans le monde de la santé. Il y a des lois, elles doivent s’appliquer, un point c’est tout. »

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