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Les arts de la rue interpellent le ministère de la culture pour 2022

Les acteurs du secteur entendent alerter sur leurs difficultés de plus en plus grandes rencontrées depuis le début de la pandémie. Une lettre ouverte signée par des personnalités politiques, maires et députés, a été envoyée à Roselyne Bachelot.

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Publié le 28 octobre 2021 à 08h00, modifié le 28 octobre 2021 à 09h15

Temps de Lecture 3 min.

La compagnie des « Frères Troubouch » en représentation lors du Festival international de théâtre de rue d’Aurillac, en août 2018.

Les arts de la rue sont dans le rouge. Alors que le spectacle vivant reprend peu à peu des couleurs avec une foule de productions rentrées parfois au chausse-pied dans les programmations des théâtres, ce secteur reste en rade. Sur une initiative de Pierre Mathonier, maire (PS) d’Aurillac, ville emblématique pour son festival international de théâtre de rue créé en 1986, annulé en août 2020, puis en 2021, une lettre ouverte signée par une soixantaine de personnalités politiques, maires et députés, a été envoyée le 23 septembre à la ministre de la culture, Roselyne Bachelot. Elle entend alerter sur les difficultés de plus en plus grandes rencontrées par les artistes, qui contrairement aux autres, n’ont pas repris le chemin du travail comme ils l’espéraient cet été, la haute saison pour eux.

En lien avec les treize Centres nationaux des arts de la rue et de l’espace public (Cnarep), lieux de création et de diffusion apparus il y a une dizaine d’années sur tout le territoire, cette lettre décline les multiples raisons qui ont mis progressivement les troupes des arts de la rue, au nombre de 1 000 avant la pandémie, sur la touche. Depuis mars 2020, les réglementations dans l’espace public, déjà complexes en raison des mesures Vigipirate apparues suite aux attentats de 2015, se sont ainsi durcies par le biais des interdictions et des mises en places de jauges.

Lire l’enquête : Article réservé à nos abonnés Le difficile retour à une vie culturelle normale

Cela a touché certains formats comme les déambulations et les grosses productions rassemblant une foule de centaines, voire de milliers de personnes. « Il faut rappeler que la question du plateau se pose très différemment pour les artistes de rue et c’est ce qui fait leur singularité, souligne Mathieu Maisonneuve, directeur de l’Usine, Cnarep à Toulouse. Il n’est pas question de poser une estrade dehors en reconfigurant une salle de théâtre en extérieur. Cela a été le cas depuis six mois avec une majorité de propositions enfermées dans les cours des immeubles, les parkings et les parcs. La force des arts de la rue est d’imaginer de nouvelles relations aux gens en s’appropriant autrement et librement les rues et l’espace public. »

Parallèlement, l’obligation du passe sanitaire, qui « touche très fortement la profession et la diffusion des spectacles », a aussi entraîné l’annulation de nombreux rendez-vous, dont cette plaque tournante qu’est Aurillac. « Cela fait trente-cinq ans que la ville s’ouvre au mois d’août pour les artistes, le plus souvent intermittents, en accueillant quelque six cents compagnies qui remplissent ici leurs carnets de diffusion, commente Pierre Mathonier. Ils n’ont pas pu le faire depuis deux ans et se trouvent donc très fragilisés. Certains ne pourront pas présenter leurs créations avant l’été 2022 et nombreux sont ceux qui ne tiendront pas jusque-là. »

Diversité des réglementations

Il est par ailleurs rappelé la diversité des réglementations et de leurs applications par les préfectures. « L’interprétation différenciée des textes réglementaires, qui peuvent d’ailleurs sembler très disparates selon les départements, a créé une grande confusion et une réelle iniquité territoriale pour ceux qui œuvrent dans l’espace public. » Les acteurs de ce secteur demandent donc la création « d’une instance nationale composée de représentants des arts de la rue et des ministères de la culture et de l’intérieur, mais aussi d’experts indépendants » pour étudier en concertation les conditions du maintien des manifestations. Parallèlement, de nouveaux moyens financiers pour repenser les formats des œuvres ont été demandés.

Pierre Mathonier souligne également combien la précarisation du secteur bouleverse des enjeux fondamentaux, dont celui de l’art offert au plus grand nombre et gratuitement dans l’espace public, périurbain et en milieu rural. « Les arts de la rue participent profondément à la vie culturelle, économique et sociale de nombre de villes, insiste-t-il. Il est indispensable que puisse se concrétiser un soutien politique et d’urgence de l’Etat. » Un rendez-vous avec la Direction générale de la création artistique et le cabinet de la ministre est évoqué.

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