Alors que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a annoncé mardi 2 novembre la création d’un « Contrat Engagement Jeune », l’exécutif de la métropole de Lyon se félicite, de son côté, des premiers résultats de son expérimentation du revenu de solidarité jeune (RSJ), initiée il y a cinq mois. Cette aide, créée de toutes pièces par la deuxième collectivité de France, est destinée à soutenir les jeunes en grande précarité. La nouvelle majorité écologiste et socialiste a voulu traduire dans les faits la question du revenu minimal en faveur des jeunes en inventant un dispositif local. Depuis le mois de juin, plus de 500 jeunes ont bénéficié de l’allocation métropolitaine, d’un montant de 300 à 400 euros, réservée à ceux qui sont sortis du système éducatif et échappent à tous les dispositifs existants, comme la garantie jeunes, le contrat jeunes majeurs ou le parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie.
Prévu pour les jeunes âgés de 18 à 24 ans, résidant dans le périmètre de l’agglomération depuis au moins six mois, le mécanisme mis au point par la métropole de Lyon s’adresse aux jeunes aux faibles ressources d’activités, de moins de 400 euros mensuels, sans soutien financier de leurs parents. Le RSJ cherche à compléter les autres aides, en atteignant des jeunes hors critères ou isolés. Le revenu minimal s’accompagne d’un suivi, grâce aux relais du réseau associatif lyonnais. La durée maximale du RSJ est fixée à vingt-quatre mois, par périodes de trois mois renouvelables. Environ 200 bénéficiaires, sur les 500, sont sortis du dispositif au bout de cinq mois. Pour les promoteurs du RSJ lyonnais, c’est la preuve de sa pertinence.
« Un vrai coup de pouce »
« Nous avons voulu combler les failles du système des aides auprès de la jeunesse, et ça marche ! A tous ceux qui font l’éternel procès de l’assistanat, à droite aussi bien qu’au gouvernement actuel, nous pouvons dire que le revenu de solidarité apporte un vrai coup de pouce. Le revenu de solidarité contribue à sortir les jeunes des situations les plus précaires », défend Bruno Bernard.
L’expérience lyonnaise livre des enseignements sur la situation de la jeunesse précaire. Près d’un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, selon les services de la métropole. Filles et garçons figurent à parts égales parmi les premiers bénéficiaires du RSJ, et leurs difficultés sont multiples. Environ 25 % sont rejetés du marché du travail à cause d’un « manque d’expérience », 20 % par « manque de compétences ». Environ 15 % souffrent de problèmes de santé, et 12 % subissent des situations familiales dégradées. Près de 80 % des bénéficiaires sont adressés à la métropole par les missions locales, et 20 % par les associations. Selon les concepteurs du projet métropolitain, la diversité des intervenants assure un « travail sur mesure ». Doté d’un budget total de 10 millions d’euros, le RSJ pourrait concerner 2 000 jeunes de l’agglomération.