Bruno Le Maire a la conscience tranquille. Aux yeux du ministre de l’Economie, le gouvernement a déjà fait le maximum pour les salariés. Il l’a expliqué sur le plateau de BFMTV le 20 octobre, quelques additions savantes à l’appui : «Nous, l’Etat, avec Emmanuel Macron, nous avons pris nos responsabilités. Nous avons augmenté la prime d’activité. […] Nous avons défiscalisé les heures supplémentaires, nous avons retiré un certain nombre de cotisations, nous avons fait en sorte que ceux qui touchent des pourboires dans les hôtels, dans les restaurants, ce soit aussi défiscalisé. Résultat : aujourd’hui, quand on est payé au niveau du smic, on approche quasiment 1 500 euros net par mois. Donc c’est notre combat, le combat pour le travail digne, le combat pour la juste rémunération du travail.»
La tirade est lancée au moment où la question des salaires et du pouvoir d’achat apparaît plus difficile à esquiver qu’elle ne l’a été par le passé, avec une poussée inflationniste (en octobre, les prix à la consommation ont augmenté de 2,6% sur un an en France) menaçant de s’installer pour plusieurs mois, selon le Fonds monétaire international. De quoi agiter la prochaine élection présidentielle, à gauche comme à droite. Alors que le portefeuille des gros actionnaires du CAC40 n’a jam