Une ola s’imposerait presque. Voilà qu’une expérimentation locale, pour améliorer la mixité sociale au collège, semble porter ses fruits. Cela se passe à Toulouse, en Haute-Garonne. Un projet qui avait tout d’un casse-pipe : fermer deux collèges enclavés du quartier du Mirail et acheminer les ados, par bus, dans les collèges chics du centre-ville et des zones pavillonnaires. Le temps de reconstruire deux nouveaux établissements, mieux situés et permettant plus de mixité. «Un dispositif d’une telle ampleur, avec une cohorte entière que l’on a pu suivre, c’est rarissime, s’enthousiasme Choukri Ben Ayed, professeur de sociologie. Les résultats chiffrés, de réussite au brevet et de ce que nous voyons sur le terrain, sont extrêmement positifs. Ça marche.» En fait, il n’en doutait pas une seconde : «Je l’ai toujours dit. Il n’y a pas de fatalité.»
«Tout est dépassable»
Choukri Ben Ayed suit, depuis le début le projet, ses hauts et ses bas. Et déteste ce discours sur «les blocages insurmontables» dès qu’on parle de mixité sociale à l’école : «On ne peut rien tant qu’il y a de la ségrégation résidentielle», «les familles ne voudront jamais»,