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La longue marche vers l’égalité femmes-hommes dans le sport

Il y a tout juste un siècle, la sportive et féministe Alice Milliat créait la première fédération internationale de sport féminin.

Publié le 09 novembre 2021 à 18h00, modifié le 11 novembre 2021 à 18h49 Temps de Lecture 2 min.

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La ministre chargée des sports Roxana Maracineanu devant un portrait d’Alice Milliat, lors de l’inauguration d’une statue en hommage à la pionnière du sport féminin, au  siège du Comité national olympique et sportif français, à Paris, le 8 mars 2021.

Dix mille pas et plus. C’est d’ores et déjà la plus belle victoire féminine des Jeux olympiques de Paris 2024 : la parité. Pour la première fois, le nombre de participantes y sera strictement égal à celui des participants. Il aura fallu un siècle. Ce long parcours d’obstacles pour la pleine reconnaissance du sport féminin a en effet débuté il y a tout juste cent ans avec la création, le 31 octobre 1921, de la Fédération sportive féminine internationale (FSFI), par la Française Alice Milliat.

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A l’époque, les détracteurs des pratiques sportives chez les femmes sont nombreux, avec des arguments d’ordre médical, social et moral. « Les sports, qui demandent un effort physique important, ne sauraient convenir à leur nature supposée fragile, de même que l’effort physique pourrait nuire aux organes génitaux et donc à la procréation. Pour ces deux raisons principales, ce sont les gymnastiques hygiéniques ou esthétiques qui sont réservées aux jeunes filles en France depuis le XIXe siècle », écrit l’historienne du sport Florence Carpentier, dans un article consacré à Alice Milliat, publié en 2019 dans 20 & 21 Revue d’histoire.

Ce n’est pas Pierre de Coubertin, président du Comité international olympique jusqu’en 1925, qui va favoriser leur participation aux grandes compétitions. « Une petite Olympiade femelle à côté de la grande Olympiade mâle. Où serait l’intérêt ? (…) Impratique, inintéressante, inesthétique, et nous ne craignons pas d’ajouter : incorrecte, telle serait à notre avis cette demi-Olympiade féminine », ira-t-il jusqu’à écrire en juillet 1912 dans la Revue olympique.

« Violence des oppositions  »

Sportive accomplie (elle s’est illustrée notamment en aviron) et féministe, Alice Milliat va changer la donne en fédérant le mouvement sportif féminin en France puis au niveau mondial. En 1921, à 37 ans, elle crée la FSFI, qu’elle va diriger. « L’objectif principal de la FSFI est aussitôt de prendre le contrôle des compétitions féminines internationales pour échapper à la tutelle des fédérations masculines d’athlétisme », souligne Florence Carpentier dans son article de 2019. Dès 1922, Alice Milliat organise des Jeux mondiaux féminins sur le modèle des JO masculins. Son audace paie. Six ans plus tard, des épreuves féminines d’athlétisme font leur entrée aux Jeux d’Amsterdam de 1928.

« Ce qui m’a le plus marquée dans mes recherches sur le sujet, c’est la violence des oppositions qu’a subies Alice Milliat, et sa capacité à les surmonter pendant les vingt ans où elle a œuvré pour le sport féminin, raconte au Monde Florence Carpentier. Au départ, elle cumulait pourtant les handicaps : femme, jeune, issue d’un milieu modeste et provinciale… » La FSFI a disparu en 1936, mais le nom de cette pionnière commence à sortir de l’ombre, grâce notamment à sa fondation.

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