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Marie-Christine Pach est en route pour retrouver son cinquième bénéficiaire de la journée, à Soissons, en France, le 26 octobre 2021
RAFAEL YAGHOBZADEH POUR " LE MONDE"

Aides à domicile : la « révolution salariale » engendre des « différences de traitement »

Par  (Soissons (Aisne), envoyée spéciale)
Publié le 11 novembre 2021 à 05h00, modifié le 11 novembre 2021 à 09h44

Temps de Lecture 8 min.

Marie-Christine Pach, aide à domicile, regarde son planning du jour avant de retrouver son cinquième bénéficiaire de la journée, à Soissons (Aisne), le 26 octobre 2021.

Robe rouge assortie aux coraux de Sardaigne de son bracelet, Marguerite Destrée, 99 ans, n’a pas envie qu’on la dépeigne en « grand-mère éprouvée ». Cet après-midi d’octobre, dans son petit rez-de-chaussée à deux pas de la cathédrale de Soissons (Aisne), l’ancienne enseignante, hémiplégique depuis quinze ans, parle de son goût pour « le bon Porto » et de sa passion pour Alphonse Daudet.

Assise à côté d’elle, Mélanie Rio Pilou soulève son bras, remplit son verre d’eau, parle un peu fort à son oreille. Cette ancienne aide-soignante a choisi d’enfiler une blouse d’aide à domicile pour ne plus devoir « traiter » les personnes âgées comme « des numéros » en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). « Je préfère être moins payée mais faire ce que j’aime ! »

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Son pouvoir d’achat en a pris un coup. Auxiliaire de vie sociale, elle gagnait 1 000 euros net pour 115 heures. Mais une bonne nouvelle est tombée le 31 octobre. Mme Rio Pilou a été augmentée de 100 euros par mois. « C’est beaucoup pour moi ! Ce sera un peu moins dur de payer l’essence pour aller travailler. »

Après avoir exercé le metier d’aide-soignante, Mélanie Rio Pilou, 30 ans, a fait le choix de devenir aide à domicile, à Soissons (Aisne), pour ne plus travailler à l’hôpital ou en maison de retraite.

« J’ai d’abord cru à une blague », raconte, quant à elle, Gaëlle Chailloux, 43 ans. Auxiliaire de vie sociale qui fait depuis vingt-trois ans « ce métier avec cœur » à Saint-Quentin, elle gagnait moins de 1 850 euros net. Depuis octobre, avec un temps plein, elle dépasse les 2 000 euros.

Marie-Christine Pach a « toujours le mot pour rire » quand elle se rend au domicile d’une personne âgée. « On est là pour leur apporter un peu de joie », remarque cette aide à domicile de 58 ans. Au volant de sa voiture, ce mardi d’octobre, elle s’arme d’un sourire plus large encore que d’habitude. Elle savoure sa « première augmentation en dix ans de métier » : près de 50 euros sur son salaire d’octobre. Un « petit plus » qui lui fait 1 240 euros mensuels pour 110 heures . « Une sacrée reconnaissance pour moi qui n’a pas de diplôme !»

Coup de pouce providentiel

Dans l’Aisne, la revalorisation concerne 1 037 aides à domicile et 99 agents administratifs. Soit les personnels des sept services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) à statut associatif du département. L’association Aid’Aisne en fait partie. « C’est que du bonheur ! », s’exclame son directeur, Dominique Villa, en évoquant les augmentations de ses 250 salariés qui vont de 3 % à 28 % selon le grade, le diplôme et l’ancienneté. « Je vais enfin réussir à embaucher », dit-il. « Cela leur change la vie ! », s’exclame Céline Lecertisseur, directrice de la fédération départementale de l’Aide à domicile en milieu rural (ADMR). Sur ses 800 salariés. 95 % sont augmentés. « On attendait ça depuis longtemps ! Il a fallu qu’on se batte pour l’obtenir», applaudit Franck Hoiry, responsable départemental de la CGT pour le secteur de l’aide à domicile et auxiliaire de vie à l’ADMR.

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