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Lutte contre le harcèlement scolaire : l’exemple finlandais

La secrétaire d’Etat chargée de l’éducation prioritaire Nathalie Elimas s’est rendue en Finlande, pays où chaque établissement est doté d’une stratégie et où la méthode se fonde avant tout sur la prévention.

Par  (Helsinki, envoyée spéciale)

Publié le 15 novembre 2021 à 18h38, modifié le 19 septembre 2023 à 12h05

Temps de Lecture 6 min.

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Comment repérer les signaux faibles du harcèlement scolaire ? Comment éviter les effets de meute qui se prolongent en ligne ? Comment y mettre un terme et accompagner les victimes ? Les suicides d’adolescents – comme celui de Dinah, début octobre à Mulhouse (Haut-Rhin) – viennent régulièrement rappeler les conséquences funestes de ce phénomène. Un élève sur dix serait victime chaque année de harcèlement scolaire. Soit entre 800 000 et 1 million. L’estimation n’a guère varié depuis que l’éducation nationale s’est emparée du sujet il y a une dizaine d’années.

Face aux drames qui secouent régulièrement l’institution scolaire, les pouvoirs publics ne peuvent plus fermer les yeux. Deux rapports parlementaires se sont emparés du sujet en un an, Brigitte Macron en a fait l’une de ses grandes causes. Le ministère de l’éducation nationale déploie depuis la rentrée un programme national baptisé Phare (Programme de lutte contre le harcèlement à l’école). Et pourtant, si les actions symboliques se multiplient, à l’instar de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, jeudi 18 novembre, les moyens d’action sont encore peu efficients. « La prise de conscience est récente. La France a pris du retard par rapport à ses homologues européens dans la lutte contre ce fléau », note Jean-Pierre Bellon, professeur de philosophie et l’un des concepteurs de Phare.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Suicide de Dinah : la famille évoque un harcèlement au collège

Pour s’inspirer d’un pays pionnier, la secrétaire d’Etat chargée de l’éducation prioritaire, Nathalie Elimas, s’est rendue, début novembre, en Finlande. Depuis 2003, en effet, la loi finlandaise exige que chaque établissement adopte une stratégie en la matière. Le programme KiVa, élaboré par l’université de Turku, s’est construit autour de cette obligation depuis 2006. Neuf écoles sur dix s’en sont emparées avant qu’il ne devienne payant il y a cinq ans. Il est aujourd’hui utilisé par la moitié des écoles en Finlande et s’exporte dans une vingtaine de pays, de la Nouvelle-Zélande à l’Italie.

Efficacité évaluée en continu

Cette méthode se fonde avant tout sur la prévention. « Le but n’est pas de transformer les élèves victimes pour les rendre moins vulnérables ni de cibler directement les agresseurs mais de modifier le contexte de façon à ce que les nouveaux comportements du groupe découragent les harceleurs », souligne Christina Salmivalli, chercheuse et conceptrice du programme. Les élèves reçoivent dix heures de cours par an  dans les classes équivalentes au CP, au CM1 et au collège. Il s’agit d’abord de travailler sur les émotions et sur sa place dans le groupe avant de parler spécifiquement du harcèlement.

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