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« La lutte contre les violences constitue un fil rouge des combats féministes »

Si leurs engagements s’inscrivent dans la continuité des mouvements des années 1970, les jeunes militantes de la génération #metoo renouvellent leurs modalités d’action, explique l’historienne Bibia Pavard dans un entretien au « Monde ».

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Publié le 17 novembre 2021 à 07h00, modifié le 17 novembre 2021 à 08h00

Temps de Lecture 2 min.

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L’historienne Bibia Pavard est coautrice de l’ouvrage Ne nous libérez pas, on s’en charge. Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours (La Découverte, 2020).

Quatre ans après #metoo, le combat contre les violences sexistes et sexuelles est au cœur des luttes des jeunes féministes. Comment cette génération renouvelle-t-elle cet engagement ?

C’est un sujet qui était déjà présent dans les mouvements féministes des années 1970. C’est d’ailleurs à cette époque, à partir des mobilisations contre le viol et de l’ouverture des premiers refuges pour femmes battues, que ces violences sont désignées comme étant l’expression paroxystique de la domination masculine. En réalité, au même titre que le combat pour le droit à l’avortement, la lutte contre ces violences constitue un véritable fil rouge des combats féministes, d’hier à aujourd’hui. Ce qui caractérise les jeunes féministes, c’est leur volonté d’utiliser des outils propres à leur génération, tels que les mobilisations en ligne et les réseaux sociaux.

Cette communication numérique n’est jamais séparée des actions de rue : je pense notamment aux « colleuses », qui alertent sur les féminicides. Comme leurs aînées, elles veulent s’approprier l’espace public, la nuit souvent, ne pas être paralysées par la peur et être actrices de leurs vies. Il y a donc une continuité, mais aussi une forme de renouvellement dans les méthodes employées, une réappropriation qui donne un nouveau ton, une énergie différente. L’un des aspects inédits, aussi, est l’attention à la notion de consentement, aujourd’hui centrale pour les jeunes générations.

La fin des tabous liés au corps est-elle un marqueur de ces nouvelles générations de féministes ?

Les mobilisations des années 1970 avaient déjà porté dans le débat public la question du corps, de la sexualité, du plaisir féminin… La question du vêtement a toujours été très importante dans les discours féministes : je pense aux jeunes femmes des années 1960 qui s’élevaient contre le fait qu’elles ne pouvaient pas aller au lycée en pantalon. La mobilisation en faveur du crop top fait écho à cela. Chaque fois, il y a un enjeu posé sur le contrôle du corps féminin, comme outil de domination.

De nos jours, pour les jeunes féministes, l’écart entre le discours sur les libertés d’expression, de mouvement, vestimentaire, et ce qu’elles expérimentent comme rappels à l’ordre par le biais du harcèlement de rue ou dans les établissements scolaires, et parfois au sein de leurs familles, est très choquant.

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