C’est inédit en France. Le conseil départemental du Nord et le Medef ont signé, le 18 octobre, un partenariat pour permettre à des allocataires du revenu de solidarité active (RSA) de trouver un emploi. « On ne veut pas faire le travail de Pôle emploi, souligne Yann Orpin, le président du Medef Lille Métropole, mais on parle le langage des entreprises, donc on les comprend. » Pas de quoi froisser la directrice territoriale de Pôle emploi Nord, Séverine Delong, qui précise : « On n’est pas l’un contre l’autre. Si des acteurs-relais portent le même message que nous, on gagne en force de frappe. »
Le dispositif vise 17 000 jeunes sur les 35 000 allocataires de moins de 35 ans de la métropole lilloise. Tous vont être appelés individuellement. « D’ici la fin décembre, 6 000 allocataires auront déjà été contactés par notre partenaire, l’association Tous tes possibles », explique Sonia Tita, chargée de mission inclusion au Medef. Mais tous n’auront pas forcément une offre d’emploi, en raison de leurs problèmes de mobilité, de garde d’enfant ou de santé. « Il faut lever ces freins car le RSA ne peut pas être une solution à vie », juge le nouveau président du département, Christian Poiret, qui présentait, lundi 15 novembre, la troisième édition de « Réussir sans attendre », autre dispositif destiné à ces allocataires.
Une vingtaine de sociétés, dans les domaines de la restauration, de la grande distribution, de l’aide à domicile ou encore des transports, proposent déjà 140 postes
Ce sont donc les personnes étant « prêtes et motivées pour aller à l’emploi » que Sonia Tita va orienter vers des entreprises dont elle connaît les besoins et « qui acceptent de casser les codes du recrutement classique CV et entretien ». Une vingtaine d’entre elles, dans les domaines de la restauration, de la grande distribution, de l’aide à domicile ou encore des transports, proposent déjà 140 postes.
Ainsi, Cleaning Bio, groupement d’entreprises spécialisées dans le nettoyage, recherche une dizaine d’agents d’entretien. « On a trois salariés à l’essai par ce dispositif », note la DRH, Charlotte Dollé. Les entreprises s’engagent à prendre les allocataires pendant deux semaines. « La découverte se fait en binôme, et on a mis en place un parrainage avec des anciens salariés », ajoute-t-elle.
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