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Mathias Vicherat, un homme de réseaux à la tête de Sciences Po Paris

A 43 ans, haut fonctionnaire passé par la mairie de Paris et par le privé, le nouveau directeur de Sciences Po, nommé par décret vendredi, mène une carrière fulgurante et éclectique, marquée à gauche.

Par  et

Publié le 20 novembre 2021 à 15h37, modifié le 21 novembre 2021 à 19h08

Temps de Lecture 9 min.

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Mathias Vicherat à Paris, en mars 2020.

A l’ENA, il comptait parmi les « beautiful people », cette bande d’amis, adeptes de blagues potaches, que composaient entre autres Gaspard Gantzer (ex-conseiller de François Hollande), Sébastien Jallet (directeur de cabinet de Marlène Schiappa, ministre déléguée à la citoyenneté), Sibyle Petitjean (devenue Sibyle Veil et PDG de Radio France) et Emmanuel Macron. Le sobriquet, choisi par des élèves de la promotion Léopold Sédar Senghor (2002-2004), moquait la crânerie teintée de parisianisme qui se dégageait de l’expression de ces jeunes gens. A deux pas de l’école strasbourgeoise, dans le quartier de la Petite France, la clique passe alors de longues soirées à l’Académie de la bière, à boire, chanter et manger des tartes flambées.

Vingt ans plus tard, Mathias Vicherat prend ses fonctions de directeur de Sciences Po et d’administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) lundi 22 novembre, avec une mission impérieuse : clore l’épisode douloureux de « l’affaire Olivier Duhamel ». En janvier 2021, accusé d’agressions sexuelles sur son beau-fils, le politiste a démissionné de la présidence de la FNSP. En février, accusé, lui, d’avoir gardé le secret, le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a fait de même. Meurtrie par les polémiques – comme en 2012 après le décès, à New York, de son emblématique directeur Richard Descoings –, l’institution n’aspire qu’à tourner la page, renouer avec son ambition.

L’ambition, c’est justement ce qu’incarne le fringant directeur de 43 ans, adoubé par près de 80 % des voix au sein des deux conseils de direction les 9 et 10 novembre. Un décret du 19 novembre signé de la main du copain de promo devenu président de la République scelle son arrivée rue Saint-Guillaume. Une nouvelle vie professionnelle s’ouvre pour ce touche-à-tout qui a déjà enchaîné pas moins de six postes en dix-sept ans de carrière. « Je ne suis pas étonnée qu’il ait ce parcours de comète car il va d’expérience en expérience par besoin de challenges. Mathias est un hyperactif engagé et passionné. A Sciences Po, il a trouvé un défi à sa mesure », dit de lui son amie depuis l’ENA Sibyle Veil.

Sa plus longue expérience, il l’acquiert à la Ville de Paris entre 2010 et 2016, comme directeur de cabinet de Bertrand Delanoë puis d’Anne Hidalgo. Tour triangle, travail dominical, refonte des arrondissements… Dans un rôle d’« ensemblier », comme le décrit son CV (Mathias Vicherat ne souhaite pas s’exprimer pour l’instant), il est en première ligne pour mener des conciliabules – notamment au sein du conseil de Paris, où l’opposition est vive –, autant que pour gérer des crises, comme l’accueil des réfugiés. Le « dircab » négocie directement sur le terrain, lorsqu’il se rend dans la caserne désaffectée de Château-Landon, où 127 migrants africains sont retranchés en juin 2015. Après cinq heures de discussion, il obtient que tout le monde soit relogé dans des centres d’hébergement. Lors des attentats de novembre 2015, il est au Bataclan vingt minutes après la prise d’otages. S’ensuivront des semaines éprouvantes au sein de la « cellule de crise » municipale dont il a pris la tête.

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