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Formation
MASTÈRES SPÉCIALISÉS ET EXECUTIVE MASTÈRES

Dossier formation : Mastères, se spécialiser pour faire la différence

ÉPISODE 4. Flexibles et opérationnels, ces programmes offrent des expertises métiers appréciées des recruteurs. Un investissement financier et personnel élevé, à bien cibler au sein d'une offre disparate.

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Des étudiants prennent des notes lors d'un cours dans une université de Lyon (France) le 18 septembre 2015

Destinés à de jeunes professionnels et cadres confirmés en quête d'une montée en compétences, ces programmes fleurissent au gré des tendances. 

AFP/Archives - JEFF PACHOUD

Visiter des sites à la pointe de l'innovation, accéder à des experts étrangers de renom, réseauter… Le voyage d'études en Europe a toujours été l'un des temps forts du Mastère spécialisé immobilier et bâtiment durables de l'Ecole des Ponts ParisTech. « Avec le Covid, tout est en stand-by. A la place, nous avons organisé en avril une web conférence internationale d'une semaine sur le bâtiment zéro carbone, une première », s'enthousiasme Karen Peyronnin, responsable du pôle Mastères spécialisés de l'école. Face aux restrictions, toutes les grandes écoles adaptent leur offre en formation continue afin de satisfaire des cadres exigeants. A l'heure où chacun peut se financer en un clic sur son compte personnel de formation (CPF), les Mastères spécialisés (MS), Executive mastères et autres Masters of Science (MSc) sont très demandés, à l'ombre des plus connus MBA.

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Profusion d'appellations

Intelligence artificielle, marketing digital, finance, luxe… Destinés à de jeunes professionnels et cadres confirmés en quête d'une montée en compétences, ces programmes fleurissent au gré des tendances. En France, il existe 392 Mastères spécialisés (dont 94 % accessibles en formation continue) et 164 MSc (dont 40 % accessibles aux professionnels) labellisés. Sans compter une ribambelle d'Executive Mastères. A chacun son approche et son appellation. François Dubreu, membre de la commission d'accréditation de la Conférence des grandes écoles (CGE) défriche : « Le Mastère spécialisé est une marque déposée par la CGE soumise à un processus de labellisation. Il vise les diplômés à bac + 5 ou les professionnels en quête de spécialisation. L'Executive Mastère spécialisé est un MS adapté aux contraintes des personnes en activité et le MSc est une appellation non protégée, plus tournée vers l'international et visant les plus jeunes ». Quant à l'appellation Executive Mastère, « rien ne la protège, j'invite à la prudence ».

Promotions diversifiées

Intensifs, de un à deux ans, ces programmes revendiquent une approche axée autour du partage d'expérience et l'acquisition de compétences opérationnelles à travers des travaux de groupes, études de cas, business games collaboratifs, voyages d'études, thèses professionnelles. L'une des richesses des MS et MSc est la diversité des promotions, qui rassemblent ingénieurs, juristes, étudiants, managers… Selon les écoles, jeunes diplômés et professionnels sont mélangés (Neoma BS, Ponts ParisTech) ou séparés (Audencia, Essec, Sciences-Po). Misant sur la transversalité, une poignée de MS sont aussi le fruit de partenariats entre écoles.

Le processus d'admission est plus léger qu'en formation initiale, avec la présentation d'un dossier suivie d'un oral. « Nous restons exigeants, prévient Maylis Nelson, directrice des Executive Masters de l'ESCP. Au-delà des prérequis de diplômes ou d'anglais, nous interrogeons beaucoup le projet professionnel et la motivation. » « C'est un investissement important en argent et en temps, insiste Anne-Valérie Corboz, à la tête de l'offre Executive Education d'HEC. Il ne faut pas le prendre à la légère. » Agnès Dagorn, customer service specialist à Ferrero et diplômée du MSc digital and innovative supply chain de Neoma BS en sait quelque chose : « Entre mon job et l'école, je pouvais travailler 60 heures par semaine, c'était très intense. »

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Ces mastères permettent en tout cas d'accéder par la petite porte non seulement à la force de frappe d'écoles prestigieuses (réseau d'alumni et de professeurs, infrastructures, voyages, services de coaching…), mais aussi à un diplôme prisé des recruteurs. Cela peut être un accélérateur. « Les employeurs sont sensibles à la notion de doubles compétences, à condition que le diplôme ait débouché sur des applications professionnelles concrètes et que l'école ait une certaine renommée », confirme Nicolas Blettner, directeur Michael Page.

Revers de la médaille, ces cursus affichent des coûts élevés et variables : 13.000 euros pour le MS commerce international des vins et spiritueux de Burgundy SB et plus de 30.000 euros pour l'Executive Mastère médias, art et création d'HEC. Pour choisir, le label CGE reste un gage de qualité. Et dans le cadre du CPF, la formation doit être inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). « Le RNCP est devenu un passage obligé pour débloquer les financements », affirme Philippe Guérinet, directeur de Sciences-Po Executive Education, qui regroupe treize Executive Masters.

Flexibilité en hausse

Avant de se lancer, mieux vaut donc décortiquer les programmes. « Renseignez-vous sur la taille des promotions, qui peuvent varier de 10 à 300, et sur le lieu de formation », conseille François Dubreu. Temps plein pour une reconversion, temps partiel pour les professionnels en activité, contrat d'alternance, format hybride présentiel et distanciel, enseignement en anglais ou en français… Les options sont multiples.

Pour plus de flexibilité, de nouveaux cursus 100% en ligne voient le jour, comme les deux derniers MSc de l'Edhec. « Les participants ne sont pas lâchés dans la nature, précise Benoît Arnaud, directeur d'Edhec Executive. Nous créons des petits groupes pilotés par des coachs. » Avant de choisir, le mieux reste de contacter les écoles et les diplômés. « En cas de doute, une alternative existe, suggère Makram Chemangui, à la tête d'Audencia Executive Education. Chez nous, l'apprentissage peut être modulaire : on valide des certificats professionnels un à un, pour obtenir in fine un MS sans contrainte de temps. » La solution pour se spécialiser à la carte de manière plus sereine.

Témoignage

Clément Talmo, 32 ans, export manager à Rhonéa, diplômé 2019 du MS commerce international des vins et spiritueux de Burgundy School of Business




"J'ai rejoint le MS de BSB en 2018, après cinq ans à L'Oréal en logistique. Je venais y chercher une assise technique et une crédibilité dans le vin, une passion. Entre les voyages, le coaching et la technicité du programme, j'en suis ressorti avec une vision à 360 degrés des bonnes pratiques du secteur, mais aussi un job : un ancien diplômé m'a coopté à Rhonéa." (crédit photo M. Bauwens-Réa pour Challenges)

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