La première fois qu’elle a mis son nez dans les annales du Graduate Management Admission Test (GMAT), Lucie a trouvé ça « imbitable ». La jeune femme de 30 ans a pourtant la tête bien faite. Après des études de physique et une enfance passée outre-Atlantique, les mathématiques et l’anglais ne lui posent, a priori, pas de problème. Il lui a tout de même fallu un peu de temps pour comprendre ce qu’on attendait d’elle dans ce test. « La partie quantitative, qui comprend des exercices de maths, demande une logique particulière, et n’a rien à voir avec les examens que j’avais déjà passés jusque-là », raconte celle qui souhaite intégrer le MBA d’une des dix meilleures écoles européennes. Un projet pour lequel un bon score au GMAT est un prérequis.
Créé en 1953 aux Etats-Unis à l’initiative de neuf business schools dont Harvard et Columbia, le GMAT a pour but d’évaluer les compétences des candidats lors d’un test standardisé. Soixante-huit ans et quelques menus changements plus tard, il s’est taillé une dimension internationale – l’examen est passé chaque année par 250 000 personnes. Un score au GMAT est demandé pour intégrer de nombreuses formations de niveau master, en finance ou en management – d’autres tests similaires existent également sur le marché, comme le Graduate Record Examination (GRE) ou le test d’aptitude aux études de gestion et au management des entreprises (Tage Mage). « Le GMAT est indispensable pour entrer dans la plupart des MBA, affirme Hubert Silly, fondateur en 1995 de l’organisme de formation MBA Center et auteur de nombreux ouvrages. Il est devenu une sorte de passeport international pour les grandes écoles. »
Une stratégie de réussite à élaborer
En France, en 2020, selon les chiffres du Graduate Management Admission Council (GMAC, l’organisme qui gère le GMAT), 2 437 personnes ont passé ce test dans l’un des quatre centres de l’Hexagone. Noté sur 800 points, l’examen sur ordinateur dure un peu plus de trois heures et comprend quatre parties : l’écriture analytique où il faut rédiger des arguments, une épreuve de raisonnement, un QCM pour évaluer le niveau d’anglais et, enfin, une partie quantitative avec trente questions de mathématiques et de logique qui, là aussi, évaluent la capacité à raisonner. Petite particularité : l’algorithme s’adapte au niveau du candidat et de ses réponses. Une bonne réponse et la question suivante devient plus difficile…
C’est sur les bancs de Vincia Prep, une prépa privée qui propose des sessions de préparation au GMAT, que Karim (le prénom a été modifié) a élaboré sa stratégie de réussite. Le trentenaire, aujourd’hui en MBA à la Darden School of Business , en Virginie, a mis le paquet et payé près de 3 000 euros pour affûter ses armes. Une somme importante qui s’ajoute au coût du GMAT en lui-même : 300 euros. « Le test n’est pas si compliqué que ça, mais le score moyen ne cesse de progresser, notamment parce que les étudiants indiens ou chinois ont des notes hyperélevées en maths, témoigne-t-il. Il faut pouvoir rivaliser. »
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