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Les nouvelles lois de l’attraction de la City de Londres

La quête de sens, l’envie d’horaires moins lourds et la concurrence de Google, Facebook ou Apple rendent la place financière moins séduisante pour les jeunes diplômés. Restent les alléchantes rémunérations.

Par  (Londres, correspondance)

Publié le 24 novembre 2021 à 07h00, modifié le 24 novembre 2021 à 09h55

Temps de Lecture 7 min.

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Sourire charmant, voix assurée, Anna va droit au but dès les premières minutes de la discussion : « Ce qui m’intéresse, c’est l’argent. » Gagner de l’argent, bien sûr, mais aussi comprendre comment fonctionnent l’argent et ses circuits. Anna (tous les prénoms ont été modifiés) est une Suédoise de 28 ans qui travaille depuis sept mois à la City, à Londres, après des études d’économie et de gestion. Comme son petit ami, Arthur, un Belge de 27 ans, elle a commencé par boursicoter en ligne : quelques cryptomonnaies, des ETF (des produits financiers qui suivent des indices boursiers), des actions… « J’aime voir comment l’argent crée l’argent. »

Voilà des années qu’Anna se prépare à travailler dans la finance, comme sa mère. Jean, un Français de 27 ans, est tombé dedans un peu par hasard : bon étudiant, la voie s’est ouverte à lui naturellement. Et le goût de la plus-value aussi : il a gagné 25 000 euros à partir d’une mise de 100 euros en pariant sur une cryptomonnaie peu connue. « J’aurais même pu gagner 400 000 euros si j’avais attendu plus longtemps », regrette-t-il.

« Les jeunes qui entrent en finance sont soit très bons en maths, soit veulent devenir riches. Ça ne change pas. » Un ancien de Goldman Sachs

Treize ans après la grande crise financière de 2008, la City attire toujours les jeunes générations. La clé de cet article nous a été donnée par un ancien de Goldman Sachs, vieux routier des marchés. Est-ce que les jeunes qui travaillent dans la finance sont différents d’autrefois, en quête de sens et aspirant à une vie plus équilibrée, comme on l’entend parfois ? Pas sûr, répond-il. « Les jeunes qui entrent en finance sont soit très bons en maths, soit veulent devenir riches. Et ça ne change pas », répond-il. Les générations passent, la City reste ce même obscur objet du désir… Anna et Jean en sont aux balbutiements de leur carrière et ne gagnent pas des millions, loin de là. Leurs salaires annuels tournent autour de 40 000 euros, auxquels il faudra ajouter quelques mois de bonus. Ils ne sont pas des tradeurs, ni des banquiers d’affaires, mais travaillent dans deux entreprises différentes au service de clients, s’occupant de suivre les positions prises par ces derniers sur les marchés.

A l’extrême opposé du spectre se trouve Lars, un autre Suédois. Entre son salaire et son bonus, il touche plus d’un demi-million d’euros par an à 32 ans. Son métier est le private equity, c’est-à-dire acheter des entreprises non cotées en Bourse, les restructurer et les revendre au bout de quelques années. Le travail est très intéressant : à son jeune âge, il siège à plusieurs conseils d’administration, prend des décisions stratégiques pour ces entreprises, passe parfois de très longues nuits à préparer des acquisitions… « Mais difficile surtout de ne pas parler de la bonne rémunération », précise-t-il sans fard.

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