D’après une note du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le taux de réussite en licence aurait fortement augmenté en 2020. “À la session 2020, dans le contexte de la crise sanitaire, la réussite en 1ère année de licence a été plus élevée que les années précédentes. En effet, le taux de passage en L2 des néo-bacheliers inscrits en L1 à la rentrée 2019 est de 53,5% ; il est supérieur de 8 points à celui de la cohorte 2018 et de près de 10 points à celui de la cohorte 2017”, écrit le ministère dans sa note. Confinés au plus fort de l’épidémie, les élèves auraient ainsi réussi leurs examens, malgré la précarité étudiante et la détresse psychologique dues au premier confinement. “Il y a eu un fort sentiment de décrochage, explique Mélanie Luce, présidente de l'Union nationale des étudiants de France (Unef). Le premier confinement a été vécu en apnée par les étudiants.”
"Il n'y a pas eu de décrochage"
Ce sentiment de décrochage, le vice-président de la Conférence des présidents d'université le conteste. "Il n'y a pas eu de décrochage scolaire durant le confinement. Nous avions fait une enquête qui a confirmé que sur le premier semestre, les résultats se sont maintenus." La présidente de l'Unef rappelle que les seuls résultats ne sont pas l'unique facteur à prendre en compte. “Certains étudiants ne pouvaient pas assister aux cours, ou n’en avaient plus l’envie. Mais ils ont fourni des efforts supplémentaires pour réussir leurs examens.” Ces efforts, s’ils n’étaient pas suffisants, pouvaient parfois être compensés par de meilleurs résultats durant le premier semestre en présentiel, en 2019. Les universités ont également pris les mesures nécessaires pour assurer cette réussite: “Avec les associations et nos partenaires, nous avons accompagné les étudiants durant ces temps difficiles, explique Guillaume Gellé, vice-président de la Conférence des présidents d’université. Des ordinateurs et des clés 4G ont été distribués à ceux qui en avaient besoin, les professeurs se sont adaptés et des mesures ont été prises pour lutter contre la précarité.” Un accompagnement, "arrivé sur le tard", que salue cependant la présidente de l'Unef: "Certains professeurs se sont investis pour accompagner au mieux les étudiants. Ils se sont rendus disponibles, ont écrit leur cours pour les envoyer à ceux qui ne pouvaient pas les suivre, etc."
Ce taux de réussite élevé s'explique aussi par la prise en compte du contexte sanitaire et social par les jurys, selon Guillaume Gellé. Ce que conteste la présidente de l'Unef: "Ce n'est pas ce que nous avons constaté sur l'ensemble des universités. Dans certains établissements, les examens étaient bien trop compliqués à faire dans le temps imparti, pour éviter la triche, regrette Mélanie Luce. Cela a donné lieu à des notes bien plus basses que si ces examens avaient été en présentiel." Alors que le vice-président de la CPU estime que depuis le premier confinement, la situation s'est améliorée pour les élèves, Mélanie Luce redoute que les chiffres de l'année prochaine ne soient pas aussi positifs. "L'année dernière a été encore plus dure pour les étudiants, avec la majorité du temps en distanciel et les confinements successifs."
