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Amélie de Montchalin : avec la suppression de l’ENA, « le but est de sortir du classement des élèves »

La ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, précise les contours du nouvel Institut national du service public, qui devra permettre de « recruter des hauts fonctionnaires là où l’Etat en a besoin ».

Propos recueillis par 

Publié le 29 novembre 2021 à 03h49, modifié le 29 novembre 2021 à 15h29

Temps de Lecture 5 min.

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La ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, à Paris, le 25 novembre 2021.

Le gouvernement fait tomber un nouveau pilier de la haute fonction publique. Alors que, mercredi 1er décembre, le décret qui crée l’Institut national du service public (INSP), remplaçant l’Ecole nationale d’administration (ENA) le 1er janvier 2022, entre en vigueur, la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, annonce que le gouvernement souhaite mettre fin au classement de sortie.

L’INSP sera-t-il si différent de l’ENA ? Est-ce une véritable refondation ou juste un ravalement de façade ?

C’est un moment de refondation profonde. Avec le même sens de l’histoire qu’en 1945, le président de la République a regardé la France telle qu’elle est, avec les enjeux auxquels elle fait face : climatiques, numériques, sociaux… L’Etat doit fonctionner différemment. Parce que si l’on veut changer la France, il faut changer l’Etat. Prendre une décision aussi radicale que supprimer l’ENA, parce qu’elle implique de penser en profondeur un nouveau système, est tout sauf une réforme symbolique.

On se donne aujourd’hui les outils pour que l’action publique soit à la hauteur des enjeux du XXIe siècle. Pour former nos hauts fonctionnaires, il faut donc sortir du mimétisme et du conformisme. Il faut sortir de l’idée que la formation, ce n’est que de l’économie ou du droit. Les futurs cadres publics doivent être formés à l’écologie, aux sciences humaines, à la démographie, pour mieux répondre, demain, aux préoccupations de nos concitoyens.

L’ENA n’était-elle donc plus de son temps ?

Dans son rapport, la commission Bassères dresse un constat sans ambiguïté sur l’ENA. Je le partage. Il y évoque l’homogénéité des profils, la faiblesse de la formation en pointant le manque d’enseignants, l’absence de vision internationale, qui se bornait à de la coopération sans réelle stratégie de rayonnement et d’influence. L’ENA était une école qui classait et tournait entièrement autour du système de recrutement des grands corps. Ce n’était pas une école qui formait. On n’y apprenait pas grand-chose.

Or, pour être un haut fonctionnaire du XXIe siècle, vous devez être en prise directe avec les enjeux de notre société. Vous avez besoin de voir aussi comment les chercheurs, dans certains domaines où il y a de l’incertitude, pensent différents scénarios. Vous avez besoin d’une équipe pédagogique avec des enseignants qui interviennent dans le temps, et pas seulement pour une conférence de trois heures et qui repartent. Vous avez besoin d’être entouré de gens qui seront hauts fonctionnaires comme vous, mais dans un autre domaine.

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