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Les dessins de presse peinent à percer sur le marché de l’art

Même signées par les ténors du genre, les caricatures restent accessibles pour quelques centaines ou quelques milliers d’euros. L’humour se vend toutefois mieux que le commentaire politique.

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Publié le 30 novembre 2021 à 06h00

Temps de Lecture 3 min.

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Un dessin signé Wolinski, en 1994.

Satire des puissants et des vilains, miroir de nos paradoxes, le dessin de presse déclenche tour à tour rires ou fureurs. Depuis la publication des caricatures de Mahomet en 2005 dans le quotidien danois Jyllands-Posten, le genre est devenu inflammable. Les jeunes générations questionnent son bien-fondé, au prétexte qu’on ne peut rire de tout.

Pour éviter les polémiques, le New York Times a décidé de ne plus en publier. « Les dessins de presse ne sont pourtant pas des problèmes, insiste Nicolas Jacquette, cofondateur du Press & Cartooning Global Forum, qui s’est tenu fin septembre. Ce sont les thermomètres de la vitalité démocratique d’un pays. »

Sur le marché de l’art aussi, les caricatures peinent à percer. « Il n’y a pas eu pour le dessin de presse l’engouement constaté pour la bande dessinée », regrette le collectionneur Yves Frémion, auteur de l’ouvrage De la caricature à Charlie Hebdo –1830-2015, à paraître en janvier 2022 chez Glénat. Aussi les feuilles des ténors de la profession sont-elles souvent accessibles pour quelques centaines ou quelques milliers d’euros.

« Franchement, qui voudrait avoir la tronche de Marine Le Pen dans son salon ? » Yves Frémion, auteur d’un livre à paraître sur le dessin de presse

Si le marché est restreint, c’est que « les caricaturistes eux-mêmes se sont plus souvent définis comme journalistes que comme artistes », précise Pavel Chalupa, commissaire de l’exposition « Satirix », qui vient de s’achever à la galerie Orbis pictus, à Paris. Ils ont produit vite et beaucoup, sans toujours soigner la qualité de l’encre ou du papier. « Certains de mes amis de Charlie Hebdo ne donnaient aucune valeur à leurs dessins originaux, poursuit Pavel Chalupa. Pour eux, le résultat, c’était uniquement le journal, la publication. Tout le reste n’était à leurs yeux que préparatoire. » Le dessin d’humour façon Sempé se vend mieux que le commentaire politique, rapidement obsolète. « Personne n’achète aujourd’hui un dessin sur Sarkozy ou un gag sur Michel Rocard, reconnaît Yves Frémion. Et franchement, qui voudrait avoir la tronche de Marine Le Pen dans son salon ? »

Avenir 1969, Georges Wolinski, encre de Chine sur papier, 34,5 x 25,5 cm, dessin inédit

A la poubelle

Lorsque, en 2018, la maison de vente Art Valorem disperse, à Drouot, 300 dessins de Jacques Faizant, décédé douze ans plus tôt, les spécialistes retiennent leur souffle. Certes, l’ancien collaborateur du Figaro fut populaire en son temps, et ses scènes de vieilles dames et gendarmes tendrement féroces racontent un moment ou une vision de la France.

A la surprise générale, la vente fait un tabac. Près de 95 % des lots trouvent preneurs, au double des estimations. Une caricature intitulée « De Gaulle qui ressuscite à Pâques » s’adjuge même pour 3 200 euros. Galvanisé, Art Valorem tente de confirmer l’essai avec une nouvelle vente Faizant en 2019. Mauvaise idée : beaucoup de feuilles restent alors sur le carreau.

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