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Le gouvernement lance les Assises du commerce

Des personnes font la queue dans un supermarché de Villiers-sur-Marne, en banlieue parisienne, en mars 2020. MARTIN BUREAU/AFP

Plus de 300 acteurs vont se réunir pendant trois semaines pour échanger sur les mutations d’un secteur confronté à des défis sans précédent.

Le commerce attendait depuis longtemps que le gouvernement se penche sur son avenir, comme il le fait régulièrement pour l’industrie. C’est chose faite. À compter de mercredi, plus de 300 acteurs se réuniront, pendant trois semaines, dans le cadre des Assises du commerce organisées à Bercy. Signe de l’importance accordée à cet événement, pas moins de cinq ministres ou secrétaires d’État, dont Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, seront présents pour son lancement.

Les participants tenteront de se mettre d’accord sur les problèmes auxquels fait face leur secteur, en pleine mutation du fait de l’explosion des ventes en ligne, ainsi que sur les solutions à y apporter. Un rapport sera remis au président de la République au mois de janvier. Certaines des mesures préconisées pourront être prises dans les prochains mois, si elles sont de nature réglementaire. Mais la plupart devront attendre l’élection présidentielle pour prendre corps.

«Nous nous félicitons malgré cela de ces Assises car c’est la première fois que le gouvernement définit une vision stratégique du commerce, et arrête un plan qui corresponde à cette vision», souligne Jacques Creyssel, le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution.

L’enjeu est de taille, tant sur le plan de l’emploi que sur celui de nos modes de vie. La nécessaire transformation du commerce implique de nombreux défis.

• Financer la transition des commerces vers un modèle omnicanal

L’e-commerce représentait 9 % des ventes de produits en 2019. Sa part de marché atteindra probablement 15 % cette année, et «nous savons qu’il prendra 30 % demain, constate Emmanuel Le Roch, le délégué général de Procos, fédération qui représente 300 grandes enseignes. Si les acteurs ne poursuivent pas leur transformation, une grande partie du marché sera captée par de grandes plateformes internationales. Mais les moyens à investir sont importants, et il faut aller vite». La distribution investit 2 % de son chiffre d’affaires chaque année, contre 9 % pour Amazon, souligne la FCD. Tout l’enjeu est d’aider les commerces, fragilisés par la pandémie, à investir davantage. «Nous attendons que l’État nous accompagne, explique Jacques Creyssel. Cette aide pourrait être fiscale, directe, ou prendre la forme d’allègement des coûts.»

• L’équité avec les géants du commerce en ligne

Les distributeurs traditionnels estiment depuis longtemps que la compétition avec les géants du commerce en ligne est faussée. Ils sont entre autres assujettis à des impôts fonciers que leurs concurrents qui vendent exclusivement sur internet ne paient pas. «C’est une question très importante pour que les commerçants français aient toujours un rôle à jouer», abonde Bruno Le Maire. La question de l’équité entre acteurs du commerce n’est pas aisée à régler pour autant, et les positions divergent.

Contrairement aux indépendants, «nous ne voulons pas augmenter les impôts sur les entrepôts, car cela pénaliserait tous les acteurs», souligne par exemple Jacques Creyssel. La FCD demande en revanche à pouvoir ouvrir le dimanche toute la journée et en soirée si nécessaire. Comme les acteurs en ligne.

• Préserver l’emploi malgré la digitalisation des ventes

Si le commerce a attendu si longtemps son plan gouvernemental, c’est en partie parce que les emplois du secteur étaient jugés non délocalisables. La percée de l’e-commerce a changé la donne. Selon diverses études, 20 % à 30 % des 3,2 millions d’emplois du secteur sont menacés par les ventes en ligne et l’automatisation. «Nous voulons anticiper ces évolutions», explique Bruno Le Maire. Pour qu’elles ne se traduisent pas par une hécatombe sociale, il faudra former les salariés à de nouvelles tâches, et anticiper leur reconversion vers d’autres secteurs.

• Préserver les centres-villes

L’essor de l’e-commerce a un impact sur la physionomie des centres-villes comme des périphéries. Le taux de vacance y a fortement augmenté. Le programme Action cœur de ville s’attelle déjà à réintroduire des activités commerciales dans les centres-villes qui se dépeuplent. «Il faut faire plus, et plus vite», estime Bruno Le Maire.

Les solutions sont plurielles, des transports publics à l’accessibilité des villes, en passant par l’urbanisme. Mais l’État ne peut pas tout. «Plus les bailleurs adapteront les loyers aux résultats d’exploitation des commerces, moins il y aura de vacance», souligne Emmanuel Le Roch.

Le gouvernement lance les Assises du commerce

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8 commentaires
  • DORSAIS123

    le

    Lorsque vous passez a une caisse automatique; c'est un "salarié" qui ne paie aucune charge sociale aucune retraite, comme tous ce qui est Robotisé ,Automatisé, C'est la Définissions de travail au noir. Avec l'I.A Généralisation du remplacement des employés, optimisation des gains des multinationales par la suppression du paiement des charges sociales, Les cotisations sociales des sociétés devraient prendre en compte le chiffre d'affaire le résultat net des entreprises associés aux % charges salariales pour les COTISATIONS sociales)
    Pour rejoindre le Taux moyens de % de cotisations des charges sociale dans le Bilan des entreprises? sans automatisations calculé actuellement avant que les Robots nous remplaces

  • Gourou 51

    le

    A quand les assises du vent ? Il faudra faire le bilan de tous ces machins qui coûtent un pognon de dingue.... Et pour quels résultats?

  • DORSAIS123

    le

    Ses membres mettent l’islam en avant, aussi bien que l’éducation et l’action sociale.
    mouvement Gülen un grand nombre de partisans en Turquie, en Asie Centrale et de plus en plus dans d'autres parties du monde,2 écoles ouverte en France , quelque 500 écoles dans une centaine de pays.Des entrepreneurs, des hommes d’affaires d’Anatolie ,pieux,s’exportent aussi. Le mouvement a sa propre organisation patronale Tuskon, ses journaux, le groupe Zaman, et de nombreuses associations. Il organise des conférences et des colloques en Turquie et dans le monde entier,/ TUSKON (La Confédération des Hommes d’Affaires et des Industriels de Turquie).
    Président : M. Rizanur Meral
    Membres : 30.000 (7 fédérations régionales et 150 organisations locales commerçants) fondation : 2005)
    La Confédération regroupe 7 fédérations régionales d’hommes d’affaires et 150 organisations locales de commerçants, représentant près de 30,000 membres. 01/2013
    Zaman un grand groupe de presse qui comprend une agence de presse (Cihan), un hebdomadaire (Aksiyon), un quotidien en anglais (Today’s Zaman), une télévision émettant par satellite (Samanyolu TV), une radio FM (Burç) et des éditions européennes ou encore azérie)

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