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«L’école, c’était mieux avant» : un refrain entendu depuis l’Antiquité

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Même si Parcoursup et les récentes réformes rendent l’avenir de l’école plus incertain qu’il y a cinq ans, la vision décliniste de l’Education nationale révélée par notre sondage Viavoice n’est pas une singularité du quinquennat Macron. Elle s’inscrit dans une défiance qui remonte au moins à la IIIe République.
par Marlène Thomas
publié le 30 novembre 2021 à 21h26

C’est un ronron qui traverse la société jusqu’au sanctuaire de la salle des profs : l’école, c’était mieux avant. Cette vision décliniste, qui transparaît de notre baromètre Viavoice, n’est pourtant pas une singularité propre au quinquennat Macron. «C’est une vieille idée qu’il y [aurait] décadence de nos écoles et baisse du niveau», confirme l’historien de l’éducation Claude Lelièvre. Il cite l’auteur Noël Deska qui écrivait dès 1956 : «La décadence est réelle, elle n’est pas une chimère, il est banal de trouver vingt fautes d’orthographe dans une même dissertation littéraire. Le désarroi de l’école ne date réellement que de la IVe République.» Un air de déjà-vu ? Ce discours était aussi déconstruit en 1989 dans l’ouvrage Le niveau monte – Réfutation d’une vieille idée concernant la prétendue décadence de nos écoles, des sociologues Christian Baudelot et Roger Establet. Pierre Merle, sociologue spécialiste des politiques éducatives et auteur de Parlons école en 30 questions, paru en septembre, remonte même plus loin. «Platon, Aristote disaient déjà que leurs élèves étaient de plus en plus faibles !»

Le «rôle quasi démiurgique» de l’école

«L’école souffre d’un excès d’honneur et d’indignité», tranche Claude Lelièvre. A la racine de cette défiance, il relève le «rôle quasi démiurgique accordé à l’

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