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Dorine Bourneton, aérien à perdre

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Seule rescapée d’un accident d’avion à l’adolescence, la lumineuse combattante est devenue la première femme paraplégique pilote de voltige.
par Claire Castillon, écrivaine
publié le 30 novembre 2021 à 17h58

Et si un jour prochain un exosquelette lui rendait sa verticalité ? Elle y croit. Etre debout signifiera regarder les autres à hauteur d’yeux. Il n’y aura plus cette différence quand Dorine Bourneton, pilote handicapée de voltige, se déplace dans son fauteuil roulant, ni cette fatigue, à devoir prouver sans cesse qu’elle est semblable. Certes, elle sait voler mais elle a arrêté de marcher à l’âge où les gens dansent, 16 ans. Ce matin-là, dans la montagne, il y avait une bonne étoile, mais sa mémoire n’a pas tout gardé. Ce dont Dorine Bourneton se souvient, trente-deux ans après son accident, c’est du froid en altitude. Ses trois amis qui l’accompagnaient à Marignane pour voir voler des Canadair sont tous morts. Leur Piper Archer vient de se crasher près du Puy-en-Velay. Coincée dans le cockpit, la barre de traction dans le dos, elle perd définitivement l’usage de ses jambes. En hypothermie, elle lutte pendant plus de douze heures. Lutte encore quand l’hélico de recherche tourne non loin de la carlingue puis repart. Elle hurle sa présence. Elle est entendue. Cette force l’étonne. Mais pas ses amies. Brigitte Revellin-Falcoz, une des premières femmes pilotes de ligne dans les années 70, parle de l’ambassadrice extraordinaire que Dorine est aujourd’hui. Elle évoque son rôle à jouer, en tant que pilote de voltige et porte-parole des personnes handicapées, ces «autrement capables» trop souvent ignorés. «Partout, il y a ceux qui peuvent entrer, et ceux qui restent dehors

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