FORMATIONSLes salons d’orientation pour lycéens et étudiants sont-ils utiles ?

Education : Les salons d’orientation pour lycéens et étudiants sont-ils vraiment utiles ?

FORMATIONSRéforme du lycée, Parcoursup, universités ou grandes écoles… Les salons d’orientation sont l’occasion pour les élèves de se pencher sur leur projet d’études
Au salon de l'Education de novembre 2021.
Au salon de l'Education de novembre 2021. - Salon de l'Education. / Salon de l'Education.
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

L'essentiel

  • La saison des salons d’orientation pour lycéens et étudiants est ouverte et va perdurer jusqu’en mars.
  • Mais quel salon choisir ? Avec qui y aller ? Comment préparer sa visite ? 20 Minutes distille quelques conseils pour que la visite des élèves ne soit pas touristique.

Passage obligé pour les lycéens, les salons de l’orientation font leur grand retour en présentiel cette année après un an et demi de rendez-vous virtuels en raison de la crise sanitaire. Et jusqu’au mois de mars (sauf restrictions dues à la cinquième vague de Covid-19), ils vont fleurir dans toutes les grandes villes de France. C’est l’occasion pour les lycéens d’assister à des conférences, d’aller à la rencontre de responsables de formation et des étudiants sur les stands, de prendre de la documentation, de consulter des psychologues de l’Education nationale, des spécialistes de l’orientation des élèves… Et pour les étudiants, il s’agit souvent de trouver des infos sur un master​, un voyage Erasmus ou de se projeter dans un futur métier.

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Dans certaines grandes villes, le nombre de salons éducatifs est important. Alors, pas évident de savoir lesquels visiter. Il en existe plusieurs types. Des généralistes, qui présentent un grand panel de formations du supérieur, proposent des conférences sur les métiers, les poursuites d’études, les spécialités au bac… Et des spécialisés : sur les grandes écoles, le domaine de la santé, l’apprentissage, les formations artistiques… « Les salons généralistes sont recommandés pour les jeunes qui n’ont pas un projet d’orientation bien défini, car l’offre de formations présentée est exhaustive, explique Sébastien Mercier directeur délégué au développement à l’Etudiant. Idem pour ceux qui hésitent entre deux formations, par exemple une école d’ingénieurs et des études de santé. Les salons spécialisés sont recommandés pour ceux qui ont déjà un projet bien ficelé, car les exposants et le programme de conférences permettent de plonger au cœur du sujet ».

Ne surtout pas venir en touriste

Les parents s’interrogent aussi sur l’âge auquel une visite peut être profitable pour leur progéniture : « On peut se rendre à un salon dès la 2nde en vue du choix des spécialités de 1re. Ce qui permet d’élaborer sa stratégie pour Parcoursup », indique Sylvie Amici, présidente de l’Association des psychologues et de psychologie dans l’éducation nationale (APsyEN). Autre question récurrente : faut-il visiter un salon avec sa classe, avec ses parents, ou avec des amis ? « Je recommande aux élèves de s’y rendre avec un de leurs parents, car cela permet un moment d’échange familial autour du projet d’orientation, qui est si important. Et aussi de moins se disperser ! », poursuit Sylvie Amici. Mais cela ne veut pas dire que c’est aux parents de faire le choix de la formation. « Car l’élève doit rester acteur de son projet d’avenir », insiste Sébastien Mercier.

Mais force est de constater que pour certains visiteurs, l’expérience n’a pas été fructueuse. A l’instar d’Alexia, qui a répondu à notre appel à témoins : « Rien de concret et trop de monde pour pouvoir communiquer ». D’où l’intérêt de bien préparer sa visite en amont. « Il faut éviter d’errer dans les stands car ce n’est pas productif et peut même être déstabilisant », commente Sylvie Amici. L’Onisep propose un kit pédagogique très efficace pour préparer sa venue. « L’idéal est d’aller sur la fiche de présentation du salon sur Internet pour consulter la liste des exposants et le programme de conférences, afin de se fixer des priorités », recommande Sébastien Mercier. Pour les élèves qui ne savent pas quoi faire, il est recommandé de prévoir un premier arrêt au stand des psychologues de l’Education nationale : « Ils pourront donner de premiers repères aux élèves sur les filières susceptibles de les intéresser, même s’ils ne pourront pas assurer le suivi de leur projet. Ce travail sera assuré au lycée », précise Sylvie Amici.

Garder l’esprit critique

Autre point important à prendre en compte : la forte représentation des établissements privés sur de nombreux forums. Même si les organisateurs de salons territoriaux nouent des partenariats avec les rectorats locaux et les universités. C’est l’impression qu’a ressenti Marc : « Les salons ne servent qu’à faire la promo des grandes écoles privées ou l’on paye son diplôme. Il n’y a pas vraiment de professionnels présents (autre que le stand de l’armée et de la police) ». D’où les recommandations de Sylvie Amici : « Les écoles s’achètent une visibilité lors des salons, avec l’idée de capter de nouveaux étudiants. Il est donc important de poser certaines questions : leurs formations délivrent-elles des diplômes reconnus par l’Etat ? Ont-elles obtenu le visa de l’Education nationale ? Sont-elles inscrites au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ? Ces éléments peuvent avoir un impact sur les possibilités de poursuite d’études et sur la qualité de l’insertion professionnelle. Il faut aussi interroger l’école sur sa date de création, le nombre d’étudiants inscrits en première année, le nombre qui passent le diplôme et le nombre de jeunes qui réussissent les examens. Cela permet de savoir si beaucoup d’étudiants sont partis en cours de route ». Et même si une école a tapé dans l’œil d’un jeune visiteur, il a intérêt à ne pas se précipiter : « Le salon scelle la première rencontre avec un établissement. Mais c’est bien d’assister ensuite à une journée portes ouvertes pour confirmer ou non sa première impression », conseille Sébastien Mercier.

En prenant toutes ces précautions, une visite dans un salon d’orientation peut vraiment ouvrir des horizons, comme ce fut le cas pour Michel : « Après deux ans de fac où les cours sortaient du paléolithique, je me suis rendu à un forum d’orientation. J’ai croisé le chemin d’étudiants d’une nouvelle école d’informatique et je m’y suis inscrit. J’en suis sorti diplômé dans le secteur du Web, où l’emploi est porteur. Donc oui, ces forums peuvent changer des vies », témoigne-t-il.

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