Les collectivités se privent-elles de moyens de rajeunir leurs troupes ? En 2020, elles n’ont signé que 7 500 contrats d’apprentissage, contre 8 535 en 2019 (1)… Une année où le nombre de leurs apprentis n’avait déjà augmenté que de 0,7 %, pointe le rapport 2021 sur l’état de la fonction publique. Or, montre aussi ce document, la part des moins de 30 ans dans leur effectif, déjà « particulièrement faible » (10,3 %), a « encore diminué de 0,6 point entre 2014 et 2019 ». En cause, notamment : un manque d’attractivité, sur lequel la ministre de la Transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, doit recevoir un rapport en janvier (lire ci-dessous).
En attendant ses conclusions, « La Gazette » a recueilli les témoignages d’apprentis territoriaux. Premier constat, leur choix de l’apprentissage n’est pas dû au hasard. Parfois, ils ont besoin d’un salaire : « La région m’a donné ma chance », se félicite Kandolo Kapita-Jeancy, 29 ans, un père fraîchement arrivé en France, qui a intégré le CAP « maintenance des bâtiments des collectivités » du centre de formation d’apprentis du BTP d’Ile-de-France en alternance dans un lycée.
Pour d’autres, le but est de « casser le rythme scolaire », comme pour Louis Salama-Magiras, en master de sociologie et sciences appliquées aux métiers des études et de l’enquête, à l’université de Chambéry. « Je n’ai obtenu qu’un entretien, au conseil départemental de la Haute-Savoie, rapporte-t-il. Pourtant, ils ne savaient pas bien en quoi consistait ma formation. »
Son explication a convaincu, puisqu’il a été chargé d’une enquête sur le numérique dans les collèges.
Objectif, une première expérience
Leur objectif principal, cependant, est d’acquérir une première expérience. « Il n’y a rien de mieux que l’alternance pour booster son employabilité », assure Anastasia Dauvergne, qui se forme au métier de juriste des collectivités en alternance, à l’université de Bourgogne et à Dijon métropole. Apprentie au pôle « événementiel sportif » de la Haute-Savoie dans le cadre d’un master 2 en management et marketing du sport, Lucie Vanlian confirme : « Etre mise en responsabilités, c’est hyper professionnalisant. »
Mais pourquoi un employeur territorial ? « Parce que je n’ai pas trouvé dans le privé », admet Lorène Rascle. Le centre de gestion de la Loire lui proposant un contrat d’apprentissage, elle a intégré la licence professionnelle « Mact » à l’université de Saint-Etienne, au lieu de celle en ressources humaines qu’elle visait. « J’aurai peut-être des opportunités
[60% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes
Thèmes abordés