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Les parents d’élèves peinent à trouver leur place à l’école, physiquement et symboliquement

Les rapports entre l’institution scolaire et les familles, désorientées par les réformes et par les protocoles sanitaires, se sont crispés.

Publié le 06 décembre 2021 à 07h00, modifié le 06 décembre 2021 à 09h50 Temps de Lecture 4 min.

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Analyse. Tout en s’affirmant « ministre des professeurs », Jean-Michel Blanquer s’est toujours posé en défenseur des parents d’élèves. « L’implication de la famille dans la scolarité est le premier facteur de réussite de l’élève », écrit-il dans son livre-programme L’Ecole de la vie (Odile Jacob, 2014), publié bien avant sa nomination, en 2017. Le « lien famille-école » est l’un des premiers facteurs d’efficacité de tout système d’enseignement, confirme-t-il dans L’Ecole de la confiance (Odile Jacob, 2018), publié après sa prise de fonctions.

Certes, les parents d’élèves ne sont pas un corps électoral constitué. Il en existe de tous bords, et peu d’entre eux militent activement dans des organismes au contact de l’Education nationale. Aux élections de l’automne 2020, les associations locales de parents non affiliées aux grandes fédérations ont obtenu 15 % des suffrages, la FCPE (gauche) 10 % et la PEEP 1,9 %. Mais dans la campagne électorale qui commence pour la présidentielle, l’état d’esprit des parents des 12,4 millions de jeunes Français qui fréquentent l’école pourrait peser lourdement. Or l’institution scolaire vient de vivre cinq années mouvementées, marquées par de nombreuses réformes et par une crise sanitaire, sur fond de stagnation : l’école française peine à réduire les inégalités et à hisser ses élèves parmi les meilleurs des pays développés.

Lire l’éditorial du « Monde » : L’éducation, otage de la campagne présidentielle

Depuis qu’il est aux commandes, Jean-Michel Blanquer, ministre à la longévité record, a œuvré d’abord pour les élèves et leurs familles, en insistant dans ses discours sur la restauration du niveau scolaire et les mesures sociales, comme les petits déjeuners gratuits. « On n’est pas sur une gestion de type Jack Lang, où le ministre passe son temps à passer de la pommade aux profs, observe un ancien recteur. Cela se comprend : ce n’est pas forcément le rôle du ministre de l’éducation nationale de défendre une corporation ».

Parcoursup et « spécialités »

M. Blanquer, ancien directeur de l’enseignement scolaire du ministère sous Nicolas Sarkozy, a entamé le quinquennat par une politique fortement tournée vers l’enseignement primaire : recentrer l’école sur les « fondamentaux » – lire, écrire, compter, respecter autrui –, multiplier les évaluations et préparer les enfants à la lecture en systématisant le travail phonologique en maternelle. L’obligation de l’instruction dès 3 ans en 2019, les dédoublements de CP, CE1 et de grande section de l’éducation prioritaire sont venus compléter ce tableau.

Au collège et au lycée, pourtant, les choses se sont rapidement gâtées. Alors que les moyens ont progressivement basculé vers l’enseignement primaire – le ministre rappelant que la France dépense plus pour les lycéens que pour les écoliers –, deux réformes ambitieuses ont vu le jour : Parcoursup, le logiciel qui répartit les élèves de terminale dans l’enseignement supérieur, et la transformation du lycée, où les anciennes filières L, ES et S ont été remplacées par des « spécialités » au choix de chacun. Une partie de la note finale du baccalauréat est désormais attribuée par contrôle continu.

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