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Universités : le Conseil d’analyse économique appelle à un investissement plus juste et efficace

Les deux autrices de cette note rappellent que, pour un gouvernement, investir dans l’enseignement supérieur « fait partie des meilleurs choix possibles ».

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Publié le 02 décembre 2021 à 10h25, modifié le 09 décembre 2021 à 16h37

Temps de Lecture 3 min.

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Il est urgent de contrecarrer la politique de sous-financement qui sévit depuis des années dans l’enseignement supérieur, et plus précisément à l’université : c’est le message, explicite, délivré par les économistes Gabrielle Fack et Elise Huillery dans une note du Conseil d’analyse économique (CAE) publiée mercredi 1er décembre.

Après la Commission nationale consultative des droits de l’homme, en juin 2021, qui avait rendu un avis dénonçant une pénurie de moyens qui « remet en question le respect des droits fondamentaux », cette nouvelle note de 12 pages détaille comment « repenser la stratégie d’investissement dans l’enseignement supérieur pour gagner en efficience et en équité ». Avec un avantage : le coût de chaque mesure est chiffré.

Le niveau de dépense publique par étudiant est en baisse depuis les années 2010 et cache de très fortes disparités entre disciplines (11 000 euros pour un cycle de licence de langues étrangères, 15 700 euros pour un master en droit et 60 000 euros pour un cursus d’ingénieur). Les autrices, professeures à Paris-Dauphine, rappellent que les politiques d’éducation sont pourtant « celles qui ont le plus fort rendement parmi toutes les autres », soit davantage que les politiques pour l’emploi, les aides sociales directes, la formation continue ou encore la taxation des hauts revenus. « Investir dans l’enseignement supérieur fait partie des meilleurs choix possibles », appuient-elles.

Augmenter les bourses

Les économistes soulignent le différentiel de volume d’heures et d’encadrement (3,5 enseignants-chercheurs pour 100 étudiants en licence contre 8,9 en DUT et 9 en école d’ingénieurs). C’est ce sous-investissement qui explique, en grande partie, le faible taux de réussite observé à l’université en licence et, dans une moindre mesure, en master, alors même que les étudiants ont un profil scolaire équivalent voire meilleur que dans les autres formations. « Afin de proposer des formations d’une qualité au moins égale à celle des DUT actuels », un investissement supplémentaire de l’ordre de 5 100 euros par étudiant pour les licences et de 4 300 euros pour les masters serait nécessaire.

Pour réduire les inégalités d’accès en fonction de l’origine sociale, il faut, toujours selon les autrices, parvenir à « éliminer les écarts de proportion des élèves qui souhaitent faire des études supérieures à niveau académique égal » en atteignant 55 % d’élèves de classes populaires et moyennes qui accèdent à l’enseignement supérieur – contre 46 % actuellement, ce qui supposerait de créer 150 000 places supplémentaires, pour un coût de 1,5 milliard d’euros. Ces nouvelles places seraient allouées « en fonction des rendements observés sur le marché du travail et des besoins futurs de l’économie, au moyen d’une concertation pluriannuelle entre le ministère de l’enseignement supérieur, les étudiants, les acteurs du monde économiques et les chercheurs ». D’autres places seraient créées dans les filières techniques courtes, plus « en phase avec les aspirations de bacheliers technologiques et professionnels qui s’orientent vers le cursus de licence par défaut ».

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