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Au Quai d’Orsay, le démembrement du corps diplomatique enflamme les esprits

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La suppression de l’ENA, annoncée en avril par Emmanuel Macron, entraîne avec elle la disparition des filières spécifiques au ministère des affaires étrangères. Une décision entérinée par l’Elysée contre l’avis de Jean-Yves Le Drian, et qui plonge l’institution dans un profond malaise.
par Victor Boiteau
publié le 4 décembre 2021 à 14h43

«C’est une décision gadget, tournée vers l’extérieur, la communication. Le point de départ, c’est la fin de l’ENALe 8 avril 2021, quand Emmanuel Macron annonce la suppression de l’école créée en 1945 par De Gaulle, cet ancien diplomate qui s’exprime aujourd’hui a déjà quitté le Quai d’Orsay depuis plusieurs années. Après quinze ans de maison, son analyse de la réforme en cours est pourtant grinçante : «Macron tape complètement à côté. Il pense que l’on fait avancer les choses en brutalisant. Il manque d’expérience, de patine. Cette réforme traduit sa méconnaissance profonde de l’administration.» Ce jour d’avril, le chef de l’Etat s’exprime par visioconférence devant quelques centaines de hauts fonctionnaires. «Nous devons aujourd’hui changer radicalement la manière dont on recrute, dont on forme, dont on sélectionne, dont on construit les parcours de nos hauts fonctionnaires», assure alors l’ancien énarque. De cette «révolution profonde», dit le locataire de l’Elysée, doit émerger de nouveaux profils, plus mobiles, plus souples, plus ouverts. Les grands corps, symboles prestigieux de la haute administration, sont appelés à disparaître.

L’idée est d’encourager les changements de carrière, les allers-retours entre le public et le privé, l’expérience de terrain…

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