Angers mesure ses grandes écoles et sa recherche
Avec près de 43.000 étudiants, 3.000 salariés, la filière génère 550 millions d'euros de retombées économiques selon une étude récente. La collectivité mise sur la transversalité de ces acteurs et des liens resserrés avec les entreprises.
Par Emmanuel Guimard
Angers Loire métropole estime à 550 millions d'euros les retombées économiques annuelles de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR) sur son territoire. Ce chiffre émane d'une étude d'impact économique récemment confiée par la métropole au cabinet DMS conseil. Il tient compte des dépenses directes, indirectes et induites générées par les 41.000 étudiants (chiffre réactualisé à 43.000) et les 18 établissements d'enseignement supérieur et de recherche installés sur la métropole.
4 campus
Les dépenses annuelles générées par la présence des étudiants sur le territoire sont à elles seules chiffrées à 213 millions d'euros. Le territoire compte 4 campus, 5 grands pôles de recherche et 55 laboratoires labellisés avec de fortes compétences dans le végétal, l'électronique, la mécanique ou le tourisme. La filière s'est récemment enrichie avec l'arrivée de l'Istom, une école supérieure d'agro-développement.
10.000 emplois
Plus de 3.000 personnes travaillent dans l'enseignement supérieur public et privé sur le territoire, parmi lesquels près de 2.000 enseignants et/ou chercheurs. Mais par le biais des emplois induits, le nombre d'emplois total est évalué à 10.000. « L'importance économique de l'ESR, qui contribue ainsi au rayonnement et à l'attractivité de l'agglomération, se trouve, grâce à cette étude objectivée », dit-on à Angers Loire métropole où l'on considère que le soutien à la filière, si elle ne relève pas des compétences de la métropole, s'en trouve néanmoins justifié.
Angers Loire Campus
La quasi-totalité de ces structures se retrouvent au sein du Groupement d'Intérêt Scientifique (GIS) Angers Loire Campus qui structure cette filière depuis 2014. « Nous avons ainsi pu éviter certains doublons, comme récemment dans la cybersécurité entre l'université publique et l'école d'ingénieurs Esaip », relève Benoît Pilet, vice-président, d'Angers Loire métropole, chargé de l'enseignement supérieur, de la recherche et des relations internationales.
Pour cet élu, la stratégie n'est pas tant d'aller prospecter d'autres écoles mais de créer une transversalité entre les établissements tout en établissant une reconnaissance accrue de la filière ESR angevine au regard du tissu économique et des entreprises. Il évoque, entre autres exemples, comment Atos a pu établir avec l'Esaip des formations pour des profils d'ingénieurs correspondant à l'essor de son activité de production de supercalculateurs à Angers.
Emmanuel Guimard (Correspondant à Nantes)