
Le froid peut être piquant dans le château du Campus de la Transition, où vivent en habitat partagé une poignée de jeunes diplômés. Florence Drouet, 33 ans, ne s’en plaint pas : se munir de grosses chaussettes et d’épais pulls fait partie de l’existence plus sobre vers laquelle elle tend depuis qu’elle s’est installée au domaine de Forges, un écolieu en Seine-et-Marne. Là, l’ingénieure de formation, ex-data scientist, a délaissé les calculs complexes pour mener un projet d’expérimentation low tech – simple, frugal en énergie et durable. « Un changement de paradigme », convient-elle, loin de l’accélération technologique et du rythme effréné des start-up en intelligence artificielle, qu’elle a quittés il y a trois ans.
Pendant plusieurs années, la jeune femme a élaboré de pointus algorithmes destinés à permettre à des robots de s’orienter dans des environnements contraints. « J’avais choisi un univers médical pour être utile à la société, raconte Florence Drouet. Mais j’ai fini par me rendre compte que ma start-up fournissait certaines des technologies au secteur militaire : je ne maîtrisais pas ce qu’on faisait de mes compétences. »
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